Béjar → Salamanque – 75 km
Sur ma route du jour, le célébrissime bourg (moche) de Guijuelo. Ah, ça ne vous dit rien ? Tous les Espagnols connaissent pourtant… Ils sont nombreux à s’y rendre tous les ans. Attends, dis rien. Un pèlerinage ? Le tombeau d’un Saint ? Un festival ? Oh j’y suis, une corrida mythique ? Bon je sèche… Eh bien justement, le séchage, c’est ce qui fait a priori toute la différence, avec ici un climat froid et sec parfaitement adapté ! Car c’est à Guijuelo que bon nombre de porcs ibériques viennent finir violemment leurs jours pour y être transformés en jambons de grande qualité. Alors ne vous attendez pas pour autant à du petit producteur local qui sacrifie à remord quelques-unes de ses bêtes. Ah non, on est sur de la bonne grosse usine, où convergent des bétaillères de tout le pays. En tout cas, ça sent le cochon…
Et ça me fait réaliser que je n’ai pas encore parlé bouffe (à part fromage de chèvre) ! Car c’est aussi ça le voyage, des découvertes culinaires. Non, je n’ai pas essayé les McDo locaux non… Et non, on ne mange pas de la paella à tous les repas. Je précise que je n’évoque ici que le « testé pour vous », les spécialités sont évidemment beaucoup plus nombreuses.
Au Portugal, je démarre souvent par une bonne sopa du jour, généreuse et bon marché. Éventuellement une salade de poulpes, mais j’ai du mal à manger des animaux particulièrement intelligents… Côté plat, évidemment le bacalhau est la star locale (la morue), sous différentes formes. Petit faible pour le bacalhau à brás, morue mélangée avec pommes de terre, oignons, œufs brouillés, olives et persil. Testé aussi l’arroz de marisco, une sorte de ragoût de riz aux fruits de mer. Finalement peu mangé de viande, à part un peu de cochon, notamment des bifanas, des petits sandwichs toastés contenant une fine tranche de porc avec un bonus au choix (fromage, œuf…), les Portugais en raffolent ! Puis tout un tas de biscuits parfumés en dessert, et bien sûr le célèbre pastel de nata. Le tout arrosé de vinho verde, un vin blanc léger pétillant. Ou d’une Sagres, la bonne vieille bière blonde locale.
En Espagne, c’est un peu plus compliqué. Le repas principal, c’est le déjeuner, les restaurants proposant souvent un menú del día très complet et pas cher. Sauf que moi, le midi, je pédale. Et le soir, si l’on mange avec 20h30 – 21h, on nous regarde bizarrement… En prime généralement pas de menu, mais une carte de tapas (mini-doses) / raciones (doses normales). Je commence donc souvent par une grosse salade mixte histoire d’avoir ma dose de verdure, suivie d’une racíon de viande ou de poisson (ou veggie, y a pas de raison). Parmi les plats typiques, citons les croquetas, à base de béchamel et de légumes/viande/poisson (souvent un assortiment) ; les migas, des miettes de vieux pain frites avec quelques morceaux de viande ; les albóndigas, bonnes vieilles boulettes de viande assaisonnées ; et des trucs plus internationaux, charcuterie, grillades, calamars frits… En ce qui concerne les desserts, ce n’est pas la folie, à part évidemment les churros, mais ça se mange plus en journée ! Pour accompagner tout ça, surtout pas de sangria, c’est juste pour les touristes, privilégiez plutôt le tinto de verano, vin rouge – limonade, très rafraichissant. Ou bien sûr une bonne cerveza pression.