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Graffitis préhistoriques

Cholpon Ata

J’avais découvert mes premiers pétroglyphes à Alta, tout au nord de la Norvège, et j’avais été touché par ces graffitis des temps anciens. En France, nous sommes pourtant habitués à l’art pariétal de haut vol, avec Chauvet, Lascaux, Pech-Merle… Mais c’est finalement un peu refaire le match contemporain  galerie VS street art. Et en l’occurrence j’avais trouvé ces témoignages en plein air d’un lointain passé particulièrement efficaces : des lignes simples, souvent à moitié effacées, mais extrêmement figuratives.

Eh bien à Cholpon Ata, pour peu que l’on s’éloigne des plages dédiées à la bronzette alcoolisée, on tombe sur une vaste zone rocheuse où nos ancêtres s’en sont donnés à cœur joie. Ils semblaient avoir un petit faible pour les chèvres des montagnes, qui sont particulièrement surreprésentées. Il faut dire qu’avec leurs longues cornes, elles sont plutôt faciles à identifier… Certains de ces pétroglyphes datent de la fin de l’âge du bronze (1500 av JC), mais la plupart ont été faits par les Saka, entre -700 et +100.  

Le site, au pied des montagnes, avec une vue dégagée sur le lac, est particulièrement photogénique, et dégage une énergie bien tangible. Des milliers de gros rochers lisses semblent avoir été posés là par un géant amateur de feng shui, tandis que plantes aromatiques et lichens multicolores embellissent le tout. Pas pour rien que les prêtres saka avaient désigné ce lieu comme sacré, et y pratiquaient divers sacrifices rituels (pas humains a priori).

À part quelques pétroglyphes proches de l’entrée du vaste site, rien n’est vraiment indiqué, et donc le jeu consiste à scruter inlassablement la roche : trace humaine, ou érosion naturelle ? D’ailleurs à ce jeu, l’appareil photo est souvent bien meilleur que nos yeux, puisqu’il se débrouille pour habilement renforcer les contrastes, merci l’IA.

Quand vous aurez eu votre dose de chèvres, il sera toujours temps de descendre prendre l’apéro sur la plage en contrebas. En prime aujourd’hui il fait grand beau, et l’eau n’est décidément pas si froide…

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