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Leçon express

Almaty

Visite aujourd’hui du très officiel Musée central d’État du Kazakhstan, une sorte de gloubi-boulga à l’ancienne mêlant archéologie, ethnologie, histoire naturelle, propagande, et même un petit marché d’artisanat local. Amplement de quoi occuper quelques heures au frais. L’occasion d’une brève leçon d’histoire-géo.

Le Kazakhstan est un grand pays. Très grand pays. Le neuvième au monde par la superficie, juste derrière l’Argentine, environ 5 fois la France ! Le tout sans accès à la mer ! Enfin à part la Caspienne, mais elle est qualifiée de lac en droit international (un bon gros lac tout de même)… Pour autant il n’y pas foule dans ce gigantesque pays (20 millions d’habitants tout rond), puisqu’il est composé à plus de 75% de désert et de steppe, ce qui n’aide pas. Fait notable : toute la population est répartie sur la périphérie, laissant le centre complètement vierge de toute agglomération. Un régal pour les ermites amateurs. Deuxième fait notable : si la surface est plutôt vide, ce n’est pas le cas du sous-sol, qui recèle de vastes ressources minières et des hydrocarbures à la pelle. Adieu le nomadisme, bonjour les pipelines et les SUV.

Au commencement est la steppe, infinie, parcourue inlassablement par des tribus nomades chassant le rhinocéros laineux. On se pèle alors sévèrement les miches. Puis le réchauffement climatique arrive, et avec lui la disparition des rhinos. Le cheval se laisse alors gentiment domestiquer, ce qui est un gros plus pour parcourir la steppe. Les premiers nomades célèbres sont les Scythes et les Huns. Puis viennent les Köktürks, les Karlouks, les Oghouzes, les Kimaks, les Kiptchaks… Là tout de suite ça parle moins. Débarque alors Gengis Khan, la star des réseaux sociaux de l’époque. Son fils crée dans la foulée la Horde d’Or, premier grand royaume d’Asie centrale, qui durera en gros 200 ans (entre le XIIIème et le XVème siècle), apportant prospérité et paix relative, plutôt incongru pour l’époque. En plus le nom en impose.

Après un lent déclin de la Horde, le Kazakhstan naît finalement en 1465 sous la forme du Khanat kazakh, à savoir l’union de plusieurs puissants clans nomades. Les frontières actuelles du pays sont d’ores-et-déjà plus ou moins dessinées. L’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais c’était sans compter la proximité de la Russie, qui a souvent du mal avec les relations de bon voisinage… Et voilà que le Kazakhstan passe progressivement sous la domination tsariste, puis bolchévique. Avec bien sûr quelques désagréments mineurs : famine (décès d’un tiers de la population), sédentarisation forcée, russification de la population au détriment de la culture nomade jugée arriérée, déportations massives, nombreux essais nucléaires dans l’est du pays…

Mais toutes les bonnes choses ont une fin : l’URSS finit par exploser, et le 16 décembre 1991, le Kazakhstan devient un état indépendant, rapidement reconnu par l’ONU. Noursoultan Nazarbaïev en est le premier président. Il sera réélu en 1999. Puis en 2006. Puis en 2011. Puis en 2015. Bon mais ça y est, il est parti maintenant (depuis 2022), comme quoi tout arrive… Le programme présidentiel : un développement économique rapide basé sur l’exploitation massive des importantes ressources du sous-sol. L’écologie ? Ah ah. Le long terme ? On n’en est pas là. Le tourisme ? Ça commence tout doucement…

Note : les photos d’hier sont arrivées !

2 Comments

  1. Perrot Isabelle

    L’immensité des paysages influence l’architecture…. Il me semble qu’on s’est déjà posé cette question…

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