Penang → Medan – 50 min de vol
Voilà tout pour la Malaisie. Enfin presque, puisque je repasserai à Kuala Lumpur pour une unique nuit d’ici trois semaines, en transit vers… surprise ! En attendant je ne vais pas bien loin : juste de l’autre côté du détroit de Malacca, sur l’île de Sumatra. Un nom qui fait rêver les amateurs d’aventure. J’y serais bien allé en bateau, après tout des milliers de gigantesques cargos empruntent ce passage quotidiennement. Sauf qu’ils vont nord-sud, jamais (ou rarement) est-ouest. Il y avait bien un ferry dans le temps, mais la concurrence impitoyable des vols low-cost a provoqué la fermeture de la ligne. Il y avait aussi l’option traverser à la nage, mais je ne l’ai pas considérée sérieusement. Donc avion.
Dix ans après un bref passage dans la capitale (avant de rejoindre aussi l’Indonésie d’ailleurs, mais l’île de Java plus au sud), j’ai donc exploré un chouia plus en profondeur la Malaisie, avec quatre étapes assez contrastées : une ville mythique au riche patrimoine ; une station d’altitude au milieu de la jungle et des plantations de thé ; deux petites îles délicieuses aux airs de paradis sur terre ; et pour finir un parfait mix de tout ça à Penang.
Pour autant je n’ai pas l’impression d’avoir réellement découvert ce pays. Il faut dire qu’il est difficile de percevoir l’identité propre de la jeune Malaisie (60 ans, une ado !) derrière la mosaïque de cultures millénaires qui la composent : Malais musulmans, Indiens hindouistes, Chinois bouddhistes et/ou taoïstes, Européens protestants, et Peranakan métisses, sans religion majoritaire mais avec une culture bien à eux. Tous semblant vivre en parfaite harmonie depuis l’indépendance du pays (bon en évitant quand même de trop se mélanger, faut pas pousser). Et tous plutôt fiers de leur nationalité.
Ce qui n’aide pas non plus dans un pays touristique (beaucoup plus que je ne l’imaginais), c’est que l’on a plus tendance à échanger avec des touristes qu’avec des locaux (ou alors avec des locaux liés au tourisme). Ces derniers ont néanmoins le sourire et le contact facile, et sont nombreux à avoir de bonnes bases en anglais (même si je demandais régulièrement de répéter, accent oblige). Côté tarif, on retrouve avec plaisir l’un des points forts de l’Asie du sud-est : des prix dérisoires, surtout après Japon/Taïwan/Singapour. Et côté gastronomie, eh bien elle est à l’image de sa population : variée. Petit coup de cœur pour la cuisine peranakan (ou nyonya), à base de plats chinois créolisés, que l’on trouve surtout à Malacca et Penang.
Reviendrai-je poser mes bagages ici un jour ? Difficile à dire. Si les quelques vestiges coloniaux des anciens comptoirs britanniques valent le détour, surtout agrémentés de street art, les vrais trésors de la Malaisie semblent plutôt se trouver dans ses denses forêts et ses lagons azurs. Or malheureusement les deux se dégradent à grande vitesse, sous les vicieux coups de boutoir de l’huile de palme, du dérèglement climatique et du sur-tourisme. Et du côté de Bornéo alors ? Ah ça, c’est une autre histoire, qui pourrait peut-être plus me parler…













