Estremoz → Elvas – 50 km
Voilà, dernière étape portugaise, demain retour en Espagne, environ 200 kilomètres plus au nord. Quoi ? Tout ça pour ça ? Non mais je n’ai jamais dit que j’allais au plus direct !
Elvas, encore une incroyable ville-étape, inscrite à l’Unesco pour ses fortifications, a fortiori « le plus grand système défensif de remparts à douves sèches du monde », rien que ça. Grosse parano ? Sans doute un peu, mais quand même, n’oublions pas que nous ne sommes ici qu’à quelques kilomètres d’un voisin un peu trop envahissant.
Car en l’occurrence, les murailles ont servi, et à plusieurs reprises ! Notamment en 1659, durant la bataille d’Elvas (marrant comme les noms de batailles n’ont jamais fait preuve d’une grande originalité), qui opposa 17 500 soldats espagnols surarmés à 10 500 soldats portugais fraîchement recrutés. Grosse dérouillée pour les Espagnols, qui repartirent chez eux la queue entre les jambes, avec plus de 11 000 morts ou prisonniers (contre 200 morts dans le camp d’en face !). Tiens, ça me rappelle quelque chose, un peuple qui défend vaillamment ses terres contre un envahisseur censément beaucoup plus fort…
Bilan de mon parcours portugais : 17 jours, 12 étapes, 740 kilomètres (et pas mal de dénivelé…), 3 régions (Algarve, Lisbonne, Alentejo), 4 sites classés à l’Unesco, quelques kilos de bacalhau, 6 pastéis encore tièdes à Belém, essentiellement du ciel bleu (et trois gouttes, littéralement), beaucoup de gentillesse et de sourires, des centaines de bom dia, des « oooh » et des « aaah » d’émerveillement, notamment devant des falaises grandioses, des édifices manuélins envoûtants ou des ruelles pentues typiques. Et un peu d’appréhension lors de chaque traversée de ville à vélo, le moindre village étant pavé, or vélo et pavés ne sont évidemment pas les meilleurs amis du monde. Aucune chute à déplorer.