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Un peu d’histoire japonaise (fin)

Yakushima → Kagoshima – 4 h de ferry

Retour à Kyushu, pour une unique nuit de transit avant de repartir plein sud. L’occasion de clore la page « histoire du Japon ».

Rappelez-vous, nous étions finalement arrivés à Edo jidai, une longue période de paix, de stabilité et de prospérité (économique et culturelle), mais aussi de profond isolement international. Le XIXème siècle va progressivement changer la donne. Le monde s’agite de plus en plus autour du Japon, et il devient difficile de passer outre ces étrangers insistants. Tandis que sur le plan intérieur, des aléas climatiques provoquent famines et flambée des prix : les provinces s’arment, et la guerre civile menace. Le shogunat finit alors par exploser en vol, et on se tourne à nouveau vers l’empereur, figure tutélaire synonyme de puissance et de détermination. Ok les gars, c’est vous qui voyez !

En octobre 1868, Meiji jidai débute (littéralement « l’ère du gouvernement éclairé »). La transformation du pays va être rapide et impressionnante. Les frontières se rouvrent, l’industrialisation se fait à marche forcée, les samouraïs deviennent des reliques du passé, la démographie explose (grâce notamment aux importations de riz devenues possibles, et au développement massif d’Hokkaidō, récemment colonisé). Pour imiter les puissances occidentales qui colonisent à tour de bras dans la région, le Japon fait de même, en remportant d’importantes victoires contre la Chine et la Russie : entre 1894 et 1910, la superficie du pays s’accroît de 77% ! La Corée devient une colonie, ce qui laissera des séquelles toujours vivaces dans les relations entre les deux pays. Durant la première guerre mondiale, histoire d’affirmer son nouveau rôle international, le Japon se range côté Alliés, malin. Un système politique multipartiste se met même brièvement en place dans les années 20, mais la montée des tensions internationales et la crise de 1929 renforcent le nationalisme déjà bien implanté. L’armée prend graduellement le pouvoir, et muselle les oppositions. Arrive la seconde guerre mondiale, où le Japon se lâche au niveau crimes contre l’humanité, notamment en Chine. Mais voilà, à force de tirer sur tout ce qui bouge, on finit par rencontrer plus fort que soi. Vous connaissez la suite…

Après la défaite de 1945, le pays se retrouve sous occupation américaine. En 47, une nouvelle constitution est adoptée : l’empereur, qui a finalement renoncé à sa nature de « divinité à forme humaine », ne garde plus qu’un rôle symbolique ; et c’est le parlement qui détient désormais l’essentiel du pouvoir. Les anciens responsables sont jugés en masse, et la peine capitale est prononcée pour un millier d’entre eux. En 52, le Japon signe finalement un traité de paix avec ses anciens ennemis, et les Américains quittent le pays, en promettant de revenir à l’occasion.

Si économiquement les premières années post-guerre furent particulièrement difficiles (avec tout de même la bagatelle d’un million de morts de sous-alimentation), durant les années 50 et 60 le Japon va se remettre sur pied avec la résilience qu’on lui connaît, et va redevenir une puissance mondiale de premier plan. Les années 70 et 80 vont confirmer tout ça, un nouvel âge d’or. Mais à partir des années 90, la machine va commencer à se gripper : stagnation économique, crise démographique, accident de Fukushima, inquiétudes devant la montée en puissance du voisin chinois… Tout n’est plus rose au pays du soleil levant. De quoi remettre en question le pacifisme et les incroyables progrès sociétaux des dernières décennies ? Souhaitons que non.

4 Comments

    • Vadrouilleur

      Toujours confortable un ferry, la place est moins limitée ! 🙂 Mais dans ceux japonais, on trouve bien sûr des tatamis, des mangas et des machines à pince !

  1. Jean-Marie Perrot

    Ton périple se termine par les petites îles, comme des points de suspension…
    Il te restera Hokaido et le nord de l’île principale pour connaître presque tous les aspects du Japon !

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