Arbre magique

Porto Covo → Setúbal – 90 km

On est toujours le premier dans quelque chose, il suffit de chercher. Le Portugal est le premier exportateur de liège, 54% de l’ensemble de la production mondiale tout de même… Tiens mais le liège, qu’est-ce que c’est en fait ? Alors je pars avec un petit avantage, puisque mon grand-père a notamment conçu des machines pour fabriquer des bouchons… en liège évidemment. Allez, le titre de l’article devrait aussi vous aider.

Le liège est l’écorce d’un arbre, le chêne-liège, Quercus suber. Pas forcément gigantesque, 12 à 15 mètres en moyenne, mais tout comme ses confrères chênes, il peut vivre fort fort longtemps, jusqu’à 800 ans, dans les dents mamie Calment. Comment ça marche ? Lorsque le tronc atteint environ 70 cm de circonférence, on lui retire une première fois son écorce : il s’agit du liège « mâle », de basse qualité, tout crevassé. Ensuite on attend. Tous les 9 ans environ, lorsque l’écorce a suffisamment repoussé (d’ordinaire une épaisseur de 3 cm), on recoupe. Ce liège est beaucoup plus classe et régulier, il s’agit bien sûr du liège « femelle ». Voilà, tout simple.

Le liège possède d’étonnantes particularités : c’est un excellent isolant thermique, acoustique, vibratoire, et il est résistant à l’eau. Mais ce n’est pas tout. Les subéraies (forêts de chênes-lièges) s’épanouissent sur les terres sableuses, particulièrement incultes, pauvres en eau. On trouve les plus vastes subéraies dans la région de l’Alentejo, où je pédale depuis hier. Ces forêts préservent la biodiversité, protègent les sols, séquestrent massivement le carbone, et sont particulièrement résistantes au feu, l’écorce protégeant la partie vivante de l’arbre.

Un arbre magique vous dis-je !