Randonnée-onsen

Hongū

Quoi de mieux (je vous le demande) que de randonner toute une journée avant d’aller se plonger avec délice dans un bon bain ? Et quand ce bain, à base d’eau thermale, se situe en extérieur juste au bord d’une paisible rivière, on frôle le sublime.

C’est ce que propose Hongū, petite bourgade au cœur des montagnes de la péninsule de Kii, l’une des régions les plus reculées du Japon, pourtant à seulement quelques heures de route de la dense plaine du Kansai (22 millions d’habitants). Hongū est un nœud névralgique du Kumano Kodo, un réseau d’anciennes routes de pèlerinage (l’un des deux inscrits au patrimoine mondial, avec… Santiago de Compostela !) permettant de rejoindre 3 grands sanctuaires shinto, dont l’un se trouve ici.

Arpenter ces sentiers pendant quelques jours me bottait pas mal, sauf que le mois de mai est un peu la haute-saison du pèlerinage, et trouver un logement à tarif raisonnable relève de la gageure. Pas grave, je me contente de l’une des plus belles portions, avec une agréable boucle entre Hongū et les onsen environnants (qui permettent donc un bain final).

À l’instar de St-Jacques, ces chemins séculaires, traversant de majestueuses forêts ou de minuscules hameaux, sont profondément empreints de spiritualité, foulés depuis plus d’un millier d’années par d’innombrables pèlerins venus ici purifier leurs âmes (pour cette incarnation et les suivantes). À chaque détour du sentier, un jizô (boddhisattva protecteur des enfants et des voyageurs), une stèle, une légende… Impossible de rester de marbre en franchissant le torii du grand sanctuaire de Kumano, même si cela ne fait que quelques heures que l’on marche. On découvre ici une toute autre facette du Japon, bien loin de l’agitation des villes. Et ce n’est pas pour me déplaire.