Un peu de sacré pour finir

Katmandou

Premier jour de l’année 2081, et dernier jour au Népal. L’occasion d’aller présenter mes vœux à Bouddha. Et ça tombe bien, puisque la plus grande stūpa du monde (dixit les Népalais) se trouve non loin : Bodnath.

Avec plus de 100 mètres de diamètre, et 40 de hauteur, c’est effectivement une belle bête. Une stūpa, ça paraît tout simple comme ça, surtout par rapport à une cathédrale gothique. Mais évidemment tout n’est que symboles et pureté des lignes. La base, trois terrasses en forme de mandala géant, représente la terre. La coupole, superbement sphérique, représente l’eau. Elle est surmontée d’une tour, plus complexe, qui représente le feu. Celle-ci se compose d’ailleurs de deux parties : un socle carré qui porte sur chaque face les yeux du Bouddha qui voient tout, au-delà de l’univers matériel ; puis une pyramide à 13 degrés, le chemin vers l’éveil. Au sommet de la tour, une couronne représentant l’air. Enfin le pinacle, représentant l’éther. Oui je sais, nous on se contente de quatre éléments (sauf Luc Besson), mais chez les bouddhistes il y en a cinq.

Historiquement, la stūpa actuelle date du XIV^ème siècle. Mais des récits font état d’un monument d’origine beaucoup plus ancien, dont on ne connaît pas le créateur. Selon la légende, elle serait le tombeau du Kassapa Bouddha, le prédécesseur mythologique du Gautama Bouddha (le fondateur bien réel du bouddhisme). En tout cas, elle draine les foules, bouddhistes comme hindouistes. Aussi il est un peu difficile d’y trouver la sérénité, par contre la foi est bien présente !

Tout autour, plusieurs gompas (monastères) se sont créés, notamment depuis l’arrivée de nombreux réfugiés tibétains à partir de 1959 suite à l’invasion chinoise. C’est dans l’un de ces monastères que je suis tombé par hasard sur Matthieu Ricard, le plus célèbre des moines bouddhistes français, interprète du dalaï-lama. Il vous passe le bonjour.