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Le dieu singe

Hampi → Arambol (Goa) – 30 min de rickshaw, 10 h de bus de nuit, puis 1 h de bus public (450 km)

Ce n’est pas tous les jours que l’on a l’occasion d’aller voir le lieu de naissance d’un dieu. Car ce serait en effet au sommet de la colline d’Anjanadri, dominant Hampi et ses environs, qu’Hanumān aurait vu le jour. Fils de Vayu, le dieu du vent, et d’Añjanâ, une nymphe céleste (qu’il est bon de prier en cas de piqure de scorpion, c’est assez spécifique), Hanumān est avant tout connu pour être le fidèle disciple et compagnon de Rama. Il a l’apparence d’un singe humanoïde, plus précisément d’un semnopithèque entelle, à savoir une bestiole nettement plus mignonne et beaucoup moins agressive que son collègue le macaque rhésus. Mais sous une apparence débonnaire, le dieu est tout de même en mesure de soulever des montagnes (littéralement) et de rivaliser de vitesse avec Garuda, la mythique monture de Vishnou. Rama va d’ailleurs faire bon usage des talents de son compagnon pour aller sauver sa femme Sîtâ des griffes du roi des démons Râvana. Oui il semblerait que l’histoire du héros sauvant une princesse enlevée par un méchant soit relativement universelle…

Pour accéder au site sacré, il vous faudra gravir 575 marches brûlantes les pieds nus en compagnie de centaines d’autres pèlerins hindous. Tout en slalomant entre les singes et leurs déjections. Alors évidemment les Hindous passant une bonne partie de leur temps sans chaussures, pour eux la difficulté sera juste respiratoire. Pour le blanc-bec que je suis, avec des plantes de pieds lisses et soyeuses, ce sera une véritable torture. J’aurai au moins gagné quelques sourires amusés à mon passage, et le privilège de poser pour une photo en compagnie de la moitié des pèlerins. Car même trempé de sueur et sautillant sur place, l’Occidental porte bonheur ; dans un sanctuaire en prime, il va y avoir de quoi frimer sur Insta…

Et puis voilà que je quitte déjà Hampi, c’est reparti pour un long bus de nuit, sans tourista cette fois, ce qui est, disons-le, nettement plus plaisant. Pour autant, la qualité de la nuit étant proportionnelle à celle des routes, je ne dormirai guère. En bonus à l’arrivée, par pur masochisme consistant à privilégier les transports locaux plutôt que le taxi, je remonte dans un bus public décati où s’entassent plus de personnes que d’habitants de bons nombres de petites communes françaises. Bus qui s’arrête tous les 100 mètres pour faire monter de nouveaux arrivants. La capacité d’une allée centrale semble virtuellement infinie, c’est assez étonnant. Allez, quelques jours de repos sur les superbes plages de Goa, je ne l’ai pas volé !

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