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Mais au fait, c’est quoi l’hindouisme ? – Volume 2

Mahabalipuram

Deuxième jour à explorer les merveilles de Mahabalipuram, à savoir plein de temples (creusés ou construits) et de bas-reliefs datant des VIIème et VIIIème siècles, commandés sous la dynastie Pallava, qui domina pendant plus de 500 ans une bonne partie de l’Inde du sud. Superbe. Mais toujours un peu mystérieux, alors continuons notre cours de théologie.

Et si je vous disais que l’hindouisme est une religion à la fois monothéiste et polythéiste ? À l’origine de tout, et notamment des Vedas, il y a le Brahman : l’indescriptible, l’inépuisable, l’omniscient, l’omniprésent, l’original, l’existence infinie, le neutre, l’éternel, l’être, le principe ultime sans commencement et sans fin, l’âme universelle, l’Un. Balèze. Sauf que vénérer le Brahman directement, c’est un peu trop impersonnel. Alors des divinités vont officier en tant que manifestations personnelles du Brahman. Et chaque hindou peut donc s’enticher librement d’une ou plusieurs divinités, peu importe, elles ne sont qu’une facette du Brahman. Une religion éminemment pratique en somme.

Il y a tout de même trois divinités qui sortent un peu du lot, et que l’on va retrouver dans bon nombre de temples, la Trimūrti : j’ai nommé Brahmā, symbolisant la création, Vishnou, la préservation, et Shiva, la destruction. Tiens tiens, ça ne vous rappelle rien ? Bien sûr, on retrouve la symbolique des cycles de l’univers. D’ailleurs ce n’est pas parce que Shiva est le dieu destructeur qu’il est nécessairement « mauvais », le manichéisme occidental est nettement moins marqué dans l’hindouisme. Shiva et Vishnou sont les plus vénérés des dieux, à l’origine de deux grands courants internes distincts, le shivaïsme et le vishnouisme (à ma connaissance ils ne se mettent pas pour autant sur la tronche).

Et puis il y a donc tout un tas d’autres dieux plus ou moins célèbres, comme Ganesh l’éléphant, censément un fils de Shiva, dieu de l’intelligence, de la sagesse, de la chance et de plein d’autres trucs. Mais aussi Hanuman le singe, dieu de la force et du courage, un fidèle compagnon de Rama, le dieu-héros du Rāmāyana (alors je n’en ai pas parlé, mais en plus des Vedas, tout de même un peu obscurs, il existe au moins 36 autres textes sacrés pour le grand public, qui mettent en histoire les grands principes de l’hindouisme, pratique). Krishna, la 8ème incarnation de Vishnu (oui car histoire de simplifier le truc, chaque dieu peut avoir plusieurs formes…), il apporte la joie et la paix à travers les arts. Lakshmi, l’épouse de Vishnou, s’occupe de la beauté, de l’amour, de la fortune et du succès, elle est de fait particulièrement vénérée de nos jours. Et citons enfin la terrible Kali, avec son charmant collier de têtes, qui se contente de détruire les mauvais esprits (et symbolise aussi le pouvoir destructeur du temps), normalement vous ne craignez rien.

Voilà, vous n’avez plus qu’à choisir votre préféré, puis déposer une petite offrande sur l’autel concerné. Et si votre choix ne vous apporte pas satisfaction, libre à vous d’en changer. De toute façon Brahman est Tout.

2 Comments

  1. Perrot Isabelle

    Est-ce à cause de cette grande liberté du cadre qu’il y a autant de règles strictes dans l’organisation de la société ?

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