Menu Fermer

Oman, vous connaissez ?

Le Caire → Mascate – 3 h 30 de vol

C’est reparti pour un petit tour dans les airs, à travers de vaste étendues désertiques. Oman, c’est le bonus imprévu avant l’Inde, puisque les vols directs depuis l’Égypte n’existent pas. Alors plutôt que de passer quelques heures enfermé dans un terminal sur-climatisé, je me suis permis un petit road trip d’une semaine dans l’un des deux sultanats du globe (avec Brunei). Pourquoi Oman me direz-vous ? Attendez de voir mes photos, vous allez comprendre…

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, je vous propose le traditionnel cours d’histoire-géo. À l’extrémité est de la péninsule arabique, Oman est un peu la passerelle entre les mondes arabes et indiens. Un peu plus de la moitié de la France en superficie, pour à peine 5 millions d’habitants, les Omanais ne manquent pas d’espace. Il faut dire aussi qu’environ 80% du territoire est occupé par le désert, et le reste par de la montagne, avec un point culminant à 3020 mètres, de quoi s’amuser. Tout de même 3% de plaines fertiles, youhou !

Côté histoire, évidemment impossible de rivaliser avec l’Égypte, mais on n’est pas non plus sur du nouveau venu. Dans la lointaine antiquité, quelques communautés vivent du commerce du cuivre et de l’encens ; ce dernier, rare et précieux, étant exporté vers le monde entier. Puis à partir de -536 et jusqu’en 640, les Perses s’installent dans la région, éminemment stratégique.

Ils seront mis dehors lorsque l’islam débarque, du vivant de Mahomet. Sauf qu’à la mort de celui-ci, plutôt que de choisir un camp entre sunnites et chiites, Oman fait dans l’originalité et décide d’emprunter une voie médiane plus pacifique, l’ibadisme. La Suisse du Moyen-Orient. La naissance du pays date de cette époque, avec l’élection d’un premier imam ibadite en 751. Va alors débuter une longue période de prospérité grâce au commerce, certes avec quelques invasions voisines au tournant du millénaire, mais globalement tout se passe plutôt pas mal, jusqu’à l’arrivée des Portugais en 1507, il fallait bien que des Européens viennent exercer à un moment ou à un autre leur domination sur cette région du globe.

Mais à partir de 1624, la révolte gronde, menée par l’imam Nasser bin Murshid, fondateur de la dynastie Yarubid. Il unifie l’ensemble des tribus, constitue une puissante flotte, et réussit à chasser définitivement les Portugais en 1649. Ce n’est que le début de la revanche ! Oman se met au commerce d’esclaves, très lucratif, et se constitue petit à petit un véritable empire colonial, qui s’étendra, au début du XIXème, du Balouchistan (le sud de l’actuel Iran) à Zanzibar, devenant ainsi la première puissance économique et militaire de l’Océan Indien. Entretemps, la dynastie des Bu Said est arrivée au pouvoir en 1747 (après bien sûr une petite guerre civile de rigueur), pouvoir qu’elle exerce toujours aujourd’hui !

Mais la deuxième moitié du XIXème ne va pas vraiment sourire à Oman, et dans l’ombre, les matois Britanniques œuvrent, soucieux d’assoir leur domination sur tout l’Océan Indien : perte de Zanzibar en 1861 (grâce au soutien anglais), abolition de l’esclavage, ouverture du canal de Suez, arrivée du bateau à vapeur qui rend obsolète les boutres omanais… Le pays touche le fond, et finit par être placé sous protectorat britannique en 1891.

Pour de rien arranger, l’unité nationale éclate au XXème, terrible désamour entre les habitants des côtes et ceux de l’intérieur des terres. Des conflits armés finissent par éclater sur tout le territoire, notamment au Dhofar, dans le sud. Fin de l’histoire ? Oh que non, car voici surgir l’homme providentiel que tout un peuple attendait, le sultan Qaboos bin Said. En 1970, il met à la retraite anticipée son père, remercie les Anglais pour leurs bons et loyaux services, et modernise à marche forcée son pays. L’avantage quand on est assis sur une confortable réserve de pétrole : il n’y a qu’à se baisser pour trouver l’argent nécessaire à ses ambitions. La petite particularité locale par rapport aux voisins émiratis, c’est que ce rapide développement ne va pas se faire au détriment des traditions millénaires, un bon point pour eux. Et même avec de vagues promesses écologiques, on frôle la perfection ! Bon ça reste quand même un pays producteur d’or noir… Toujours est-il que 50 ans plus tard, Oman est devenu un pays riche, éduqué, relativement démocratique (du moins pour la région), en bon terme avec tous ses voisins, et en pleine réflexion sur l’après-pétrole.

Allez, maintenant il n’y a plus qu’à partir découvrir tout ça !

2 Comments

  1. Perrot Isabelle

    Et c’est parti pour un nouveau pays, nouveau challenge… Il va falloir décoder des nouveaux signes !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *