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J’ai plus d’appétit qu’un barracuda

Alexandrie

Difficile de ne pas avoir du Cloclo en tête lorsque l’on arpente les rues de cette ville ô combien mythique. Mais est-elle à la hauteur de sa légende ?

Au gré des circonvolutions de l’histoire, la métropole va connaître deux grands âges d’or. De sa création en -331 jusqu’à la fin du IVème siècle, Alexandrie tient la dragée haute à Rome : un phare gigantesque, une bibliothèque à l’avenant, et bien sûr profusion de palais, de temples, de théâtres… Elle est la parfaite synthèse des trois grandes cultures classiques : grecque, romaine, et évidemment égyptienne. Puis séismes, tsunamis et persécutions religieuses vont marquer la fin de cette incroyable période. L’arrivée de l’islam en Égypte n’arrangera pas les choses, puisque la ville perd son statut de capitale au profit du Caire. Looongue traversée du désert. C’est finalement notre cher Napopo qui va remettre Alexandrie au cœur de l’échiquier, et surtout ensuite Méhémet Ali, qui va construire une toute nouvelle ville sur les ruines de l’ancienne. Elle redevient alors l’une des métropoles les plus cosmopolites de la Méditerranée, attirant à nouveau marchands et intellectuels. Début XXème, près de la moitié de la population est étrangère. Sauf que Nasser arrive au pouvoir en 1952, et dégage de gré ou de force tout ce beau monde, l’Égypte aux Égyptiens, non mais !

Résultat des courses, 70 ans plus tard, Alexandrie est une gigantesque ruche de près de 5 millions d’habitants, qui a très largement perdu de sa superbe. Les beaux immeubles du XIXème qui bordaient le front de mer ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes, progressivement remplacés par de vilaines tours d’habitations. Le trafic, comme toujours en Égypte, est particulièrement chaotique, et la douce brise marine ne parvient que difficilement à chasser le nuage de pollution qui nappe la corniche, où toute la population se donne rendez-vous en fin d’après-midi. Quelques suicidaires tentent même un petit plongeon, au milieu d’une vaste mer de plastique. Le Lonely Planet m’indique que le quartier historique d’Anfoushi, plutôt épargné par l’intense rénovation urbaine, a conservé toute son âme. Lire entre les lignes : un ghetto dont les immeubles insalubres peuvent s’écrouler à tout moment. Espérance de vie d’un touriste en pleine nuit : moins de 10 minutes.

Alors évidemment, je noircis un peu le tableau. La nouvelle Grande Bibliothèque et la citadelle de Qaitbay (bâtie au XVème à l’emplacement de feu le phare), de part et d’autre de la baie principale, valent largement le coup d’œil. En fouillant un peu il est possible de dénicher quelques vestiges gréco-romains survivants. Mosquées et églises historiques sont pléthores. On mange plutôt bien ici, et les amateurs de produits de la mer se régaleront sans aucun doute. Les habitants, comme tous les Égyptiens, sont particulièrement sympathiques (en prime, une grande ville peu touristique implique des sollicitations relativement moins nombreuses). Et puis un bord de mer, ça dégage toujours un charme particulier.

Mais au final ce ne seront sans doute pas les cités égyptiennes qui me laisseront les souvenirs les plus impérissables !

2 Comments

  1. Perrot Isabelle

    Le passé a laissé de belles traces, mais qu’en était-il du présent de l’époque, sûrement pas beaucoup plus beau que le présent actuel….

    • Vadrouilleur

      Probablement. Bon sans doute moins dense, moins de bruit, moins de gaz d’échappement, moins de déchets plastiques… Difficile d’imaginer le XIXème, alors l’Antiquité…

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