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Bibliothèques

Le Caire → Alexandrie – 3 h 30 de bus

En 288 avant notre ère, Démétrios de Phalère, un disciple d’Aristote exilé à Alexandrie, motive Ptolémée Ier à construire un énorme complexe dédié à la connaissance sous toutes ses formes, avec notamment un vaste bâtiment censé à terme abriter l’ensemble des écrits de l’époque, et qui deviendra l’un des monuments les plus célèbres de l’humanité, la Grande Bibliothèque.

Chaque nouveau navire arrivant au port se voyait confisquer provisoirement les éventuels ouvrages que contenaient ses soutes, le temps d’en faire une copie (en les traduisant au préalable en grec si nécessaire). Et de nombreux marchands furent commissionnés pour aller explorer les souks du monde entier afin de dénicher tous les écrits existants. À son apogée, on estime que la bibliothèque contenait 700 000 œuvres (dont probablement quelques doubles), principalement sous forme de rouleaux de papyrus.

Forcément cette immense quantité de savoir commença à attirer du beau monde, avec à la clé de précieuses découvertes : Hérophile affirme que le cerveau, et non pas le cœur, est le siège de la pensée, pas bête ; Euclide s’éclate sur la géométrie plane qui porte son nom ; Aristarque affirme que la Terre tourne autour du Soleil (bon il n’a pas eu un grand succès à l’époque avec sa théorie) ; Ératosthène invente la géographie et calcule la circonférence de la Terre (à 500 km près, pas trop mal)…

Mais bien sûr toutes les belles choses ont une fin. On évoque d’ailleurs plusieurs responsable successifs de cette fin : la bagarre entre César et Pompée en -48 ; la bagarre entre Zénobie et Aurélien en 270 ; ou encore la destruction de tous les vestiges païens ordonnée par l’empereur chrétien Théodose en 391. Et le monde pu alors sereinement s’enfoncer dans l’obscurantisme pendant un bon millier d’années.

Oui mais voilà, le savoir est résilient. Alors en 2002, la Grande Bibliothèque 2.0 est inaugurée en grande pompe ! Plus ou moins au même emplacement, tant qu’à faire. 8 millions d’ouvrages à terme (1,5 millions pour le moment), ce qui est bien, mais il y a mieux. En revanche le superbe édifice contient la plus grande salle de lecture au monde, 20 000 m² sur 7 niveaux, impressionnant. Évidemment ce genre de grand projet s’accompagne de son lot de controverses : coût démesuré pour un pays qui a clairement d’autres chats à fouetter, destruction du patrimoine historique lors de la construction (fouilles très limitées), un peu de corruption cela va sans dire, et des collections assez hétérogènes (reposant principalement sur des dons), potentiellement susceptibles de scandaliser les usagers locaux sur des thèmes un peu tabous comme la religion ou la sexualité (je suis tombé sur un SAS au rayon littérature française, bon…). Allez, il y aura toujours des grincheux. Personnellement ému de pénétrer en ce temple de la connaissance, papillonnant de rayons en rayons. Je ne peux qu’applaudir ! Et qui sait, peut-être y trouvera-t-on un jour un volume de Vadrouilles (on peut rêver)…

8 Comments

  1. Perrot Jean-Marie

    Combien d’albums as-tu prévu pour résumer au mieux ton (tes) périple(s) ? Un par pays ? T’as prévu assez de cartes sd ?

    • Vadrouilleur

      Niveau stockage oui je suis large, surtout que je rentre régulièrement en France ! 🙂 Par contre aucune idée du nombre d’albums qu’il me faudra ! Je dirais au moins un par saison !

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