Assouan
Si à Paris la rive gauche évoque généralement intellectuels et artistes, en Égypte la rive gauche du Nil est le plus souvent consacrée aux morts. Les pyramides de Gizeh se situent bien évidemment juste à l’ouest du fleuve. Pas d’exception à Assouan, il n’y a pas de raison : la ville moderne se trouve rive droite, la cité historique sur l’île Éléphantine, et de l’autre côté du Nil, il est donc possible d’aller explorer la « Nécropole des Nobles », une petite centaine de tombes vieilles de 2000 à 5000 ans. Alors évidemment le terme de « noble » est un peu hors de propos, puisqu’il n’existait rien de tel dans l’Égypte Antique. Disons plutôt qu’il s’agit de tombes de haut-dignitaires locaux ou bien d’individus particulièrement fortunés, ce qui allait souvent de pair (pour le coup ça n’a pas vraiment changé depuis 5000 ans). En tout cas certaines de ces sépultures sont particulièrement impressionnantes, toutes creusées à mi-hauteur de la colline qui domine le fleuve, avec des façades plus ou moins ouvragées, et des intérieurs délicatement sculptés (souvent inaccessibles) qui ont même parfois conservé leur couleur !
Ce qui est assez amusant ici, c’est que si les îles de la première cataracte sont particulièrement vertes, et que rive droite on est sur de la bonne grosse ville grise, lorsque le ferry nous débarque rive gauche, il n’y a que 100 mètres à faire pour se retrouver en plein cœur du désert. Alors il ne faut pas pour autant croire que vous serez tout de suite seul au monde : il faut d’abord passer le barrage habituel (« Un tour de dromadaire mister ? Pas cher, une heure ! Tu préfères un cheval ? Viens je te fais visiter ! Tu veux que je te prenne en photo ? J’ai les clés de certaines tombes fermées, tu veux voir ?…), puis gravir la colline en compagnie de dizaines d’autres touristes (essentiellement Cairotes, en vacances d’hiver), enfin continuer sur sa lancée. Bientôt, les bruits de la civilisation s’amenuisent, et voilà, autour de vous seulement du sable et des cailloux, à perte de vue. Assez grisant.
Plutôt que de déambuler sans but, j’en profite pour rejoindre le monastère de Saint-Siméon un peu plus loin, véritable forteresse du VIIème siècle à moitié en ruines, qui pouvait accueillir jusqu’à 1000 moines à la belle époque. Partiellement détruit par Saladin, mais toujours de beaux restes. Allez, demi-tour, il est temps de rejoindre à nouveau la civilisation, le chant du sable encore dans les oreilles. De toute façon ma gourde est vide…




















Photo du chien superbe ! Je suis jaloux 🤣 !
Pour revenir à la classe d’hier, j’avais des doutes mais j’avais bien regardé. C’est bluffant !
Hé hé, ravi de voir que j’ai réussi à prendre une photo qui a trouvé grâce à tes yeux experts, hourra ! 🙂
le côté désert a quand même l’air plus calme. Et puis peut-être pas 50 ou 60 degrés à cette saison, c’est mieux.
Certes c’est calme… Idéal pour planquer le cadavre d’un touriste imprudent ! 🙂