Île Éléphantine (Assouan)
Après les 14 heures de train de la veille, deux kilomètres de marche à travers Assouan et une courte traversée en barque m’ont permis de poser mon sac pour quelques jours sur la très tranquille île Éléphantine, à mille lieues du chaos cairote.
Le Nil se trouve ici encombré d’un chapelet labyrinthique d’îles rocheuses, avec hauts-fonds et courants traîtres (désormais régulés par le gigantesque barrage en amont). Une barrière naturelle nommée « première cataracte » (il y en a cinq autres au Soudan et en Éthiopie), longtemps la frontière sud de l’Égypte (qui est désormais à 300 km de là, une belle ligne droite à travers le désert, merci la colonisation). Au-delà, la Nubie, selon les périodes ennemie ou vassale, ayant même réussi à l’occasion à investir quelques pharaons.
À la pointe sud de l’île se trouvent les ruines de l’antique Abu, en plus ou moins bon état, avec notamment un temple dédié à Khnoum, le dieu des cataractes (évidemment), ainsi qu’un Nilomètre, sorte d’escalier permettant de mesurer la hauteur des eaux du fleuve, et donc d’anticiper les crues / décrues indispensables au bon fonctionnement du pays. Plus au nord, deux villages nubiens aux étroites ruelles de sable, avec quelques champs au milieu. Enfin, caché derrière un haut mur d’enceinte pour tenir la plèbe à bonne distance, un hideux resort. Et c’est tout. Aucune voiture, donc aucun concert de klaxons ; peu de touristes (du moins en dehors du resort), donc peu de vendeurs (quand même un peu, faut pas déconner) ; une ambiance rurale extrêmement détendue, des Égyptiens curieux et souriants, de la verdure, des oiseaux, des chats et des chèvres. Si on s’ennuie, il suffit de traverser le fleuve pour 10 livres (30 centimes) : rive droite, une ville dynamique, rive gauche, un désert. Et bien sûr des dizaines de felouques se tiennent prêtes à partir explorer le Nil au moindre signe de votre part. Tiens, je vais peut-être laisser là mon sac quelques jours de plus moi, pas comme si j’étais pressé en fait…




















Je préférerais sans nul doute une balade en felouque à une croisière sur le Nil !
Bon l’avantage de la croisière c’est que normalement tu passes 3-4 jours sans harcèlement, ça doit être pas mal quand même ! 🙂