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Irréductibles lyciens

Çıralı → Fethiye – 6 h de trajet, 4 bus différents, pas si simple…

Comme évoqué hier, je me trouve sur les terres de l’antique Lycie, désormais non loin de sa frontière ouest. Un territoire sauvage entre montagnes et mer, qui a contribué à façonner un peuple au caractère bien trempé, épris de liberté et d’indépendance. Les Corses de Turquie.

Les Lyciens vont farouchement résister (encore et toujours) aux différents envahisseurs, et feront généralement en sorte de conserver une forte autonomie, ainsi que leur langue (une « pierre de Rosette » lycienne a été découverte, mais a priori la langue n’a pas été complètement déchiffrée) et leur culture. Cette dernière va d’ailleurs s’enrichir au fil des siècle avec des emprunts divers, notamment auprès des Grecs, à qui ils vont taxer alphabet et certains dieux.

En 167 avant notre ère, les Lyciens parviennent à s’affranchir de leur envahisseur du moment (Rhodes) grâce à l’aide des Romains, qui les laissent s’amuser à fonder une très moderne « Confédération lycienne », regroupant 23 villes. Des représentants de chacune sont régulièrement envoyés à Létôon, le principal sanctuaire de la région, pour y voter quelques décisions importantes, élire un exécutif et des juges… La petite originalité étant qu’en fonction de leur importance, chaque ville dispose d’une, deux ou trois voix. Un système qui va plutôt bien fonctionner pendant plus de deux siècles, jusqu’à ce que les Romains décident qu’il était temps de reprendre la main.

Outre donc le scrutin proportionnel, la Lycie va nous léguer tout un tas de somptueux tombeaux uniques en leur genre, taillés dans les vertigineuses parois de la région (plus évidemment les monuments romains « classiques » que l’on retrouve partout ailleurs dans l’Empire). Ainsi qu’une célébrité, et pas des moindres : le Père Noël en personne. Euuuh, ah bon ? Je ne parle évidemment pas de la créature de Coca-Cola, mais de Saint-Nicolas, ou Nicolas de Myre (une grosse ville lycienne à trois voix), l’ami des enfants. Je dis pas mal pour une petite région montagneuse méconnue.

À noter que je me trouve aussi dans une ancienne ville à trois voix, Telmessos, dont il ne reste malheureusement pas grand-chose à part quelques tombeaux sur les hauteurs, le plus impressionnant étant celui d’Amyntas, l’un des lieutenants d’Alexandre.

4 Comments

      • P'pa

        Serait ce à dire que femmes et hommes ne sont pas sur un pied d’égalité absolu en Turquie ? M’étonnerait bien. En France peut-être, mais certainement pas en Turquie.

        • Vadrouilleur

          Eh bien nous dirons que c’est avant tout la religion musulmane (comme toute les religions soit dit en passant) qui a un peu de mal à considérer les femmes au même titre que les hommes… Mais la Turquie, en soit, elle n’a rien contre elles !

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