Silivri → Istanbul (Beyoğlu) – 85 km
Dans ce genre de périple urbain, les itinéraires proposés par les GPS ne sont pas vraiment à la hauteur. Alors il faut aviser, rue après rue. Je n’avais de toute façon que deux consignes à respecter pour me faciliter la vie : coller au maximum à la côte ; et éviter la terrible D100.
Pour la première, cela aurait bien sûr été trop simple si la côte nous proposait une sympathique plage tout du long, avec une piste cyclable qui va bien juste derrière. J’en aurai eu tout de même presque 7 kilomètres, par petits tronçons. Toujours ça de pris. Le reste du temps, j’ai vu la mer en toile de fond.
Pour la seconde, ça peut paraître facile énoncé ainsi, mais il faut savoir que tous les chemins ont tendance à mener à la D100. Évidemment, pour les automobilistes stambouliotes, une belle grosse artère gratuite qui traverse intégralement la métropole, ça ne se refuse pas. Pour un cycliste, y pénétrer c’est signer son arrêt de mort.
Mais finalement, eh bien ça passe. Certes il faut faire preuve de courage et de persévérance. Certes il faut accrocher ses cojones à l’avant de son vélo, et ne pas spécialement craindre pour sa vie. Un stage préalable de scooter en Asie du sud-est peut vous donner une certaine assurance. Car il est important de savoir que les règles de circulation ne sont pas exactement les mêmes que par chez nous. Les panneaux par exemple semblent plus être des conseils que des obligations.
Et puis après avoir pris le pli, maximisé sa vigilance et sa concentration, on commence à ressentir une certaine euphorie. Vous êtes là, sur votre bisiklet (facile des fois le turc), dans les ruelles séculaires d’une ville mythique, embouteillées comme de juste, après avoir parcouru 8 000 km à travers l’Europe. Les passants vous sourient, vous encouragent, vous regardent comme un extraterrestre, ou vous klaxonnent gentiment pour vous dire de dégager de leur passage. Vous réalisez que ce sont vos dernières heures de souffrance sur une selle avant un petit moment. Et vous arrivez enfin à bon port, avec la banane comme jamais.
Pour tomber sur une meute de supporters du Galatasaray en train de s’échauffer le gosier avant le derby contre le Beşiktaş voisin. Ambiance !
Bravo 👍👏
Que du plaisir !
Et alors, tu as trouvé quoi faire de ton vélo ? Le pauvre ne va pas être content de se sentir abandonné. Il faudra lui parler, lui expliquer. A moins qu’un vélo ne soit que ferraille et caoutchouc, sans aucun sentiment. Bon séjour à Istambul.
Comment ça que ferraille ? Bien sûr qu’il m’écoute ! Et non, recherche de solution cette semaine !
Toujours heureuse de découvrir ton écrit et de partager ce petit moment avec Toi grâce aux photos et ce que Tu veux bien nous dévoiler !
Oh mais je ne cache rien à mes fidèles lecteurs !
Pour enrichir encore ton expérience, tu n’es pas allé voir ce derby de foot ? Ça doit valoir son pesant d’or !
Compliqué je pense en dernière minute… Demain ils jouent le Bayern, ça promet encore de l’ambiance (du moins avant le match, les chances de gagner étant tout de même assez maigres) !