Mathildedal → Ingå – 105 km
Une deuxième étape finlandaise dans la lignée de la veille : un vent de face à décorner les rennes et une succession ininterrompue de collines. Cauchemar donc. Deux petites nouveautés aujourd’hui : quelques kilomètres sur une nationale, il vaut mieux avoir bouclé son testament avant ; et pas mal de routes de terre, sur lesquelles on n’avance pas, et où il faut être particulièrement attentif aux nids-de-poule sous peine de perdre une roue. Je suis par ailleurs surpris par la quantité de voitures, sur tout type de routes, j’ai dû croiser la moitié du pays, les locaux aiment sortir la Volvo le dimanche… Je précise que pour une fois je m’attèle à suivre scrupuleusement une « Eurovélo » certifiée, peut-être que j’aurais dû faire au plus court pour rejoindre Helsinki… Heureusement les paysages demeurent plutôt sympas, enfin pour qui aime la forêt. Bon mais pour résumer : Cyclotourisme en Finlande = Enfer sur Terre. Oui pour un athée militant j’emploie beaucoup de termes religieux, ainsi va la langue française.
Petite anecdote : je croise une famille de cyclistes allemands tout à l’heure. Histoire de vérifier que ce n’est pas juste un ressenti, je leur parle du relief compliqué. Ils abondent, et m’annoncent qu’ils ont dû revoir à la baisse le kilométrage de leurs étapes, étant donné la difficulté. Ouf, je ne suis pas fou. Mais mes hôtels sont réservés, pas d’autre choix que d’aller au bout…
Trêve de jérémiades, je voulais vous parler aujourd’hui des Moomins (en finnois Muumit), les adorables trolls blancs au look d’hippopotames, créés par la finlandaise Tove Jansson à partir de 1945. S’ils ne sont pas très connus en France, ici ce sont de véritables stars, dont les produits dérivés se retrouvent dans la moindre boutique. À l’origine les Moomins prennent vie dans une série de livres pour enfants, puis ont été déclinés en bandes dessinées (créées aussi par Tove seule, puis avec l’aide de son frère) étendant la notoriété des trolls, et seront même adaptés en animes par les Japonais (ce sont aussi des stars au Japon, forcément vu leur côté kawaii). Le pitch : on suit les aventures du jeune Moomin, entouré de sa famille, Papa Moomin et Maman Moomin, ainsi que de ses amis, Sniff, le Renaclerican, la Mume, Mademoiselle Snorque… Sous des dehors légers et humoristiques, les thèmes abordés sont nombreux et matures, souvent chers aux Finlandais : amour de la nature, de l’aventure et de la découverte, de l’inconnu et de l’autre, éloge de la famille et de l’amitié…
À noter par ailleurs que Tove Jansson, décédée en 2001, aura eu une vie assez exceptionnelle : née dans une famille d’artistes, elle deviendra à son tour écrivaine, peintre, illustratrice (elle a notamment illustré Le Hobbit ou Les Aventures d’Alice au pays des merveilles), dessinatrice de bande dessinée. Elle écrira outre la saga des Moomins de nombreux autres romans pour adultes, et recevra notamment le prix Hans-Christian-Andersen en 1966. Elle a vécu essentiellement sur une petite île déserte de la mer Baltique. Et était ouvertement homosexuelle, pas si simple à l’époque. Une grande dame.

Les églises ? Quelle religion au fait ?
Ta souffrance devrait être plus courte aujourd’hui !
Surtout des évangélistes luthériens (longue domination suédoise). Et un peu d’orthodoxes.