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Paradis

Nadi → Wayalailai – 1 h 45 de ferry

Voilà, nous y sommes. Les embouteillages de Nadi ne sont désormais plus qu’un lointain souvenir. Pour atteindre ce Paradis fantasmé, il suffit de sauter dans un ferry pour les Yasawa, un chapelet d’îles au nord de Viti Levu. Une vingtaine de cailloux sauvages, abrupts, crénelés, recouverts d’une dense végétation d’un vert intense, qui contraste parfaitement avec le bleu profond du Pacifique. Le ciel, lui, n’est pas si bleu en cette saison, et moutonne au gré des alizés, mais il n’en est ainsi que plus beau. Ici pas de routes. Pas de banques. Pas de magasins. Mais quelques villages reculés, où l’on vit encore au rythme des marées. L’électricité, sporadique, est fournie par de vieux générateurs diesels, et désormais parfois par des panneaux solaires chinois flambant neufs. Ne cherchez évidemment pas la 5G. Et les déchets ? Pour le moment, aucune idée, j’espère ne pas tomber sur une montagne de plastique en explorant un peu plus…

Pendant des siècles, ces villages ne vivaient que de la pêche. Et jusqu’en 1987, le roi local refusait d’ailleurs aux étrangers l’accès à ses îles. Mais finalement, ce qui devait arriver arriva, un premier routard posa les pieds dans le coin, et en repartit avec des étoiles dans les yeux. Trente ans plus tard, un ferry fait quotidiennement le trajet jusqu’à la plus reculée de ces îles, déversant sa cargaison de visages pâles de resorts en resorts. Alors entendons-nous bien, ces établissements sont de deux types : vous avez l’hôtel « international » à 300 euros la nuit, souvent géré par des grands groupes, ce qui ne profite aucunement à la population locale ; et vous avez l’hôtel « fidjien » à 30 euros la nuit (en négociant bien, sinon on est plutôt sur 60…), géré littéralement par tout un village. Ce qui permet d’acheter des panneaux solaires, et d’améliorer substantiellement le quotidien d’une centaine d’habitants. Vous vous doutez de là où j’ai atterri (de toute façon, quand bien même j’en aurais envie, je n’ai pas vraiment les moyens de me payer une chambre à 300 euros la nuit). Les différence entre les deux ? Honnêtement, elles sont minces. Un peu de confort peut-être. Un peu moins d’insectes dans les chambres. Et une piscine. Mais qu’importe le confort au Paradis ?

Car oui, difficile de qualifier autrement l’île de Wayalailai où j’ai atterri. Les photos vous convaincront aisément. Outre l’incroyable beauté naturelle des lieux, deux choses viennent parachever l’idyllique tableau : les spectaculaires fonds marins (j’y reviendrai), et, même si cela sonne un peu cliché, l’incroyable gentillesse des Fidjiens. Alors bien sûr, je suis un touriste, et mes poches sont nettement plus pleines que le villageois moyen. Néanmoins, on sent que tout n’est pas que façade et business. On débarque à Wayalailai en étranger. On quitte l’île en pleurant sa famille d’adoption. J’ai réservé pour une semaine. Je pense que je serai encore là dans un mois…

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