La Ceiba → San Pedro Sula – Environ 4 h de bus
Aléa, nom masculin : tour imprévisible et le plus souvent défavorable pris par les événements.
De Roatán, j’avais dans l’idée de poursuivre lundi ma route en direction de Livingston, petite ville sur la côte caribéenne du Guatemala, plutôt sympathique car il n’existe pas de route terrestre pour la rejoindre. Et miracle, j’avais trouvé une navette pour effectuer La Ceiba (le départ / l’arrivée du ferry pour Roatán) – Puerto Barrios (le départ / l’arrivée des lanchas pour Livingston). Le tout normalement jouable sur une journée : ferry très matinal le lundi matin, la navette te chope au débarcadère, et si tout se passe bien, te dépose à temps pour grimper dans la dernière lancha journalière, arrivée à Livingston à la nuit tombante. Formidable ! Mais…
Eh bien pour commencer, je n’avais pas pris la bonne compagnie de ferry (j’avais acheté mon ticket en promo avant de me renseigner sur les potentiels transports terrestres, sans savoir qu’il existait deux options différentes), la mienne me faisant arriver 30 min trop tard, et le bus n’était pas vraiment emballé à l’idée de m’attendre. Deux options : perdre mon ticket (25 euros, pénible mais bon…) et en acheter un autre. Ou bien, étant donné que les navettes n’effectuaient le trajet à Puerto Barrios que les lundis / mercredis / vendredis, passer une journée de plus à plonger sur mon île paradisiaque, prendre tranquillement le ferry mardi après-midi sans devoir me lever aux aurores (oui car si je ne pouvais pas me faire rembourser, je pouvais néanmoins changer ma date de retour), passer la nuit dans un Airbnb sympa à La Ceiba, et être à pied d’œuvre mercredi matin pour sauter dans la navette, avec pour objectif Livingston mercredi soir. Formidable ! Mais…
Eh bien pour continuer, à mon arrivée à La Ceiba hier soir, je reçois un message de la compagnie de transport qui m’indique : « Manifestations en cours au Guatemala, trajet de demain annulé, rappelez-nous, bisous. » Je rappelle donc. De grosses manifestations anti-gouvernementales ont effectivement éclaté chez les voisins, on ne peut pas prendre le risque de se retrouver bloqué avec la navette, donc on annule tout et on vous rembourse. Deux options : retenter ma chance vendredi, étant donné que ce genre de manif ne dure généralement pas plus de trois jours, le temps qu’il faut au gouvernement pour céder sur un ou deux points ; cela impliquant donc deux nuits supplémentaires dans une ville sans aucun intérêt. Ou bien, la navette accepte de me trimballer pour un tarif modique jusqu’à San Pedro Sula (à mi-chemin de la frontière), et ensuite à moi de me débrouiller. En soi j’aime bien me débrouiller, je préfère d’ailleurs souvent ça aux navettes, trop touristiques (et chères) à mon goût. Sauf que sur ce long trajet, impossible avec les bus locaux de tout boucler en une journée, il est donc nécessaire de passer une nuit à San Pedro, soit dit en passant l’une des villes les plus dangereuses du monde. Booon. Cette fois-ci le choix est un peu moins évident. J’ai tout de même opté pour l’option numéro deux, plus marrante.
Et non, pas de nouveau « mais ». Je dors pour la nuit dans une petite pension familiale sympathique au milieu d’un quartier pas trop craignos (en journée). J’ai été me balader cet après-midi : si San Pedro Sula, une agglomération de plus d’un million d’habitants, ne possède effectivement guère d’attraits touristiques (pour ainsi dire « aucun »), je ne m’y suis pas senti mal pour autant. En tant qu’unique touriste en ville, on ne passe certainement pas inaperçu, mais ma présence a eu le mérite d’amuser les gens (je me suis même fait draguer par une rangée de fleuristes). Et j’ai mangé les meilleures baleadas de mon séjour au Honduras dans un restaurant plutôt étonnant, où poules, canards et perroquets déambulaient librement au milieu des clients.
Voilà, un aléa donc. Sauf que pour ce qui est du côté « défavorable » de ce tour imprévisible pris par les événements, eh bien j’imagine que comme souvent, il suffit de regarder du côté du verre à moitié plein. Normalement, je serai à Livingston demain soir. Mais après tout, allez savoir !










Eh bien , même sans intérêt cette ville t’a permis quelques chouettes photos.
Les belles photos peuvent être prises partout ! :p