Oaxaca
Quoi de mieux pour démarrer la découverte d’une ville que de se plonger dans son prestigieux passé. À quelques kilomètres à l’ouest d’Oaxaca, au sommet d’une imposante colline dominant de plus de 400 m les environs (eux-mêmes autour de 1 500 m d’altitude, faites le calcul), gisent les ruines de Monte Albán, qui fut la puissante capitale des Zapotèques pendant plus de 1 000 ans.
J’avais prévenu, j’ai laissé les Mayas loin à l’est d’ici. Mais ce sont loin d’être les seuls à avoir recouvert la Mésoamérique de magnifiques cités. Ici, dans la région des « Vallées Centrales », ce sont d’abord les Zapotèques qui vont s’épanouir, avant de s’effacer devant les Mixtèques à partir du Xème siècle. Ceux-ci opposeront une résistance acharnée à l’envahisseur espagnol, mais bon, la finalité fut la même. Aujourd’hui, tout comme les Mayas, les Zapotèques et les Mixtèques n’ont absolument pas disparu du paysage (l’un comme l’autre comptant environ 500 000 locuteurs), et continuent de faire vivre leurs traditions millénaires !
Mais revenons à Monte Albán. La ville démarre tout doucement autour de 500 avant notre ère, avec quelques maisons en pierre, qui intègrent des tombes en leur sein (papy n’était jamais bien loin). Petit à petit, les laborieux Zapotèques ont commencé à terrasser la colline, m3 après m3 . Bien sûr pour ce faire ils ne possédaient que leurs bras et quelques outils… Motivés les gars. À partir de -100, les constructions s’accélèrent, le rayonnement de la ville s’accroît. On l’estime à son apogée sur la période 200 – 600 de notre ère : Monte Albán compte alors 40 000 habitants, et domine toute la région. Des temples pyramidaux et des palais en pagaille se répartissent autour d’une gigantesque place centrale de 300 m de long et 150 m de large, tandis que des milliers habitations s’étagent sur des terrasses à flanc de montagne. Plus bien sûr quelques terrains de pelote, une constante dans toute la Mésoamérique. À noter qu’à priori ici ils ne sacrifiaient pas les perdants. Plutôt coolos les Zapotèques. Et puis, vers le milieu du VIIème siècle, la cité est brusquement abandonnée. Pourquoi ? Mystère.
Alors évidemment, après avoir enchaîné les ruines mayas, je ne suis pas complètement surpris en découvrant Monte Albán, car les similitudes sont relativement nombreuses. Mais… eh bien c’est quand même différent. Le style des gravures, la forme des bâtiments, on sent bien que l’on a affaire à une autre civilisation. Néanmoins pour le néophyte que je suis, c’est surtout le cadre qui change : fini les sempiternelles plaines des basses-terres mayas, ici la vue est spectaculaire, quoique aujourd’hui l’horizon est fortement limité par la pollution. À près de 2 000 m, il fait nettement moins chaud, et l’air est beaucoup plus sec, on retrouve donc une végétation plus basse, plus méditerranéenne, faisant la part belle aux acacias. Les insectes sont nombreux, les cigales s’en donnent à cœur joie, et de gros lézards dodus s’enfuient à notre approche.
En bref, des ruines complètement différentes, mais étrangement similaires. Ou alors des ruines totalement similaires, mais sensiblement différentes. Une belle (re-)découverte en tout cas.
























Superbe, d’autant plus sans les touristes…
Pièces de musée extraordinaires !
Tout est dans l’heure de réveil ! 🙂
Étrange ce site quasi vide…
Quasi vide à mon arrivée matinale, mais qui s’est bien rempli par la suite, fallait pas rêver ! 🙂
Spectaculaire encore !
J’ai des messages qui disparaissent, si j’oublie de me réenregistrer à chaque fois. Ça faisait pas ça avant .
Ah ok, c’est bon à savoir ! Je ne suis pas tout à fait satisfait de certaines évolutions, mais bon, comment lutter contre la « modernité » ! :p