Mazunte → Oaxaca – 30 min de collectivo puis 5 h de bus
Je quitte donc la côte pour rejoindre le plateau central mexicain, qui m’occupera les deux prochaines semaines. Profitons de ce trajet pour poursuivre notre leçon d’histoire.
En 1821 donc, le Mexique obtient son indépendance de l’Espagne. Mais on est encore du loin du « il vécut heureux et eut de nombreux présidents »… Diverses guerres internes ou externes s’enchaînent pendant une cinquantaine d’années. Notamment : l’émancipation du Guatemala et du Honduras en 1823 ; l’indépendance du Texas en 1836, soutenue par les États-Unis (forcément dès qu’ils peuvent foutre le b***el), débouche sur une guerre entre les deux nations ; la « guerre des Pâtisseries » (ça ne s’invente pas) voit les Français s’emparer de Veracruz en 1838 (pendant ce temps, à Veracruz) ; le Yucatán devient provisoirement une république indépendante entre 1841 et 1843, puis entre 46 et 48, avec la bénédiction des Ricains ; fin de la guerre contre les États-Unis en 1848, le Mexique est contraint de céder pour une bouchée de pain de vastes territoires qui deviendront par la suite l’Arizona, la Californie, le Nevada, le Nouveau-Mexique et l’Utah ; les Français (forcément dès qu’ils peuvent foutre le b***el) occupent le pays entre 1862 et 1867 pour en faire un empire avec la bénédiction de Napoléon III. Ouf, le Mexique est ruiné et réduit de moitié, mais le Mexique est toujours vivant.
C’est donc à la tête d’un état en friche que Porfirio Diaz débarque en 1876. Aaah, un homme fort, enfin ! Il modernise le pays, le faisant entrer promptement dans l’ère industrielle, à grand renfort d’investissements étrangers. Si l’immense majorité des citoyens restent pauvres, quelques personnes s’enrichissent, et c’est bien là l’essentiel ! Diaz serait l’auteur de la sympathique maxime : « Pauvre Mexique, si loin de Dieu et si près des États-Unis ». Il se maintient au pouvoir pendant une trentaine d’années, mais en 1910, c’est l’élection de trop : il fait emprisonner ses opposants et truque les résultats, histoire d’être sûr. Manque de pot, les gens commencent à en avoir marre de sa tronche, et se motivent pour une bonne vieille révolution.
Celle-ci dure une dizaine d’années, et fait intervenir quelques noms connus, comme Pancho Villa et Emiliano Zapata (qui fera de nouvelles émules 80 ans plus tard à San Cristóbal de Las Casas). Les différentes factions révolutionnaires combattent le gouvernement, mais se tapent aussi les unes sur les autres, et doivent en prime faire face aux Américains, qui ne peuvent décidément pas s’empêcher d’intervenir. En 1920, les esprits finissent par s’apaiser. La réforme agraire, reconnue par la nouvelle constitution de 1917, et permettant de récupérer des terres collectives spoliées puis revendues aux grands propriétaires sucriers, va être progressivement mise en place, permettant une nette amélioration du niveau de vie dans les campagnes. La mortalité infantile diminue, l’alphabétisation augmente. Bref, que du bonheur. Et histoire de ne plus se taper dessus, toutes les mouvances révolutionnaires fusionnent en 1929 en un parti unique, qui va régir le pays pour les 70 ans à venir : le PRI (Parti Révolutionnaire Institutionnel). Plus besoin de s’embêter à réfléchir pour qui voter, pratique !
















Quelques ressemblances avec Valladolid et Izamal : rue, place, arcades…
Tu visites ton 4e état du Mexique ?
Forcément les villes coloniales ont un petit air de ressemblance !
Et 5ème état déjà : Yucatan et Quintana Roo ensemble, puis Campeche (1 seule étape), Chiapas (2 étapes) et Oaxaca (2 étapes). Et j’ai traversé rapidement le Tabasco en bus !