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Sortez les mouchoirs

Billund → Odense – 100 km

J’ai quitté le continent pour l’île de Fionie, en empruntant tout simplement un pont, trop facile. Et me voici à Odense (se prononce Oun-seu), la ville natale de Hans Christian Andersen, le célèbre romancier-dramaturge-conteur-poète danois. Son nom vous est peut-être inconnu, mais probablement pas ses histoires : si je vous dis La Petite Sirène ou La Reine des Neiges, ça vous parlera sans doute plus (merci Disney). Je vous propose aujourd’hui Den Lille Pige med Svovlstikkerne, à savoir La Petite Fille aux Allumettes. Généralement ça ne laisse pas indifférent…

Nous sommes le 31 décembre, probablement à Copenhague. On se les pèle, évidemment. Une jeune fille miséreuse anonyme, peut-être d’une dizaine d’années, tente de vendre des allumettes aux passants affairés, il n’y a pas de sot métier. Mais aujourd’hui zobi, les gens sont juste pressés de rentrer faire la teuf. La nuit tombe, et la gamine, n’ayant rien vendu, n’ose pas rentrer chez elle, car elle sait qu’une avoinée l’attend de la part du daron.

Vu qu’il pince sévère, foutue pour foutue, elle craque une allumette. Une vision la prend (combinaison du froid et de la malnutrition sans doute) : elle se retrouve assise devant un poêle avec une bonne flambée. Oooh bonheur fugace ! L’allumette s’éteint.

Deuxième allumette : cette fois elle voit à travers le mur qui lui fait face une magnifique oie farcie de pruneaux et de pommes, à peine sortie du four ! Hmm, elle peut presque la sentir ! L’allumette s’éteint.

Troisième allumette : un gigantesque sapin de Noël apparaît, recouvert de bougies flamboyantes et d’images multicolores qui semblent lui sourire. C’est sublime ! L’allumette s’éteint.

Passe une étoile filante, ce qui lui fait penser à sa grand-mère, décédée récemment (sinon ce n’est pas drôle), la seule personne à l’avoir aimée.

Quatrième allumette : évidemment pour finir c’est la grand-mère qui apparaît, radieuse. Ne voulant surtout pas perdre cette ultime vision, la gamine enchaîne le restant du paquet d’allumettes, tandis que l’aïeule grandit, grandit, et dans une lumière aveuglante, emmène sa petite-fille au Paradis (ou au Valhalla si vous êtes un Viking).

Les passants découvriront le lendemain matin la jeune fille congelée, un sourire aux lèvres et des allumettes noircies dans les mains.

Voilà voilà. Une belle histoire hein ? De l’émotion, du suspense… Une description vivante et colorée du XIXème siècle ! Allez je vous laisse, je vais mettre mon tas de mouchoirs à la poubelle.

Note : je ne l’avais pas précisé, mais Hans im Glück a été popularisé par les frères Grimm, célèbres linguistes-philologues-conteurs allemands.

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