León
Dernier jour à León et au Nicaragua, l’occasion de visiter un magnifique musée d’art moderne dans une succession de vastes demeures coloniales, facilement l’une des plus belles collections d’Amérique Centrale. Demain, départ pour le Salvador à 3 h 30. Oui, en pleine nuit. Ça va piquer un peu.
J’ai rarement eu aussi chaud en visitant un pays : avril, le dernier mois de la saison sèche, est généralement le plus brûlant. Et la clim’ est rare par ici, ou alors il faut y mettre le prix. Je me suis donc contenté de chambres avec ventilateurs, malgré des températures nocturnes ne diminuant que faiblement (tu passes de 38°C en journée à 30°C la nuit en gros). Pour autant, je n’ai pas le sentiment que cela ait réellement impacté ma découverte du pays, si ce n’est que l’on a souvent un peu du mal à sortir du hamac entre 12 h et 15 h. Et j’ai peut-être renoncé à une ou deux rando dans la perspective de la grosse suée qui m’attendait…
En quittant le Costa Rica, j’étais un peu sur ma faim, de grandes attentes générant régulièrement de grandes déceptions. Je ne connaissais pas grand-chose du Nicaragua qui suivait, si ce n’est qu’il avait tendance à irriter les États-Unis, ce qui était plutôt un bon point pour lui… Puis j’ai découvert que les tarifs était un autre bon point. Puis les gens. Puis les paysages. Puis les villes. Au final que des bons points donc ? Euh, eh bien oui pour ainsi dire. C’est le genre de pays que tu prends un plaisir fou à arpenter sur un scooter en quête d’insolite. Où tu peux croiser dans un tout petit village un célèbre potier dont le travail est reconnu par l’Unesco, et qui te dit en toute simplicité qu’il expose à Paris. Où tu te fais offrir une salade de fruit en passant par hasard à côté de l’anniversaire d’une fillette, en plein rituel de destruction d’une piñata. Où tu peux refaire le monde avec un chiffonnier désargenté et lui offrir de bon cœur 5 dollars pour qu’il puisse se nourrir un peu mieux cette semaine.
Tiens ou encore tout à l’heure, je me retrouve à négocier un joli petit tableau sur le marché avec mes derniers cordobas. Suite à un faux mouvement, je fais tomber un présentoir à magnets, que je m’empresse de ramasser, mais l’un d’eux est malheureusement cassé. Le vendeur dégouté s’apprête à le jeter, mais je lui montre que c’est réparable avec un point de colle. J’achète ma toile en vidant mon porte-monnaie, mais je me sens mal pour ce malheureux incident, alors je pars à la supérette voisine acheter (avec ma carte) une bière et des cacahouètes, un regalito, que je m’empresse d’aller offrir au vendeur, agréablement surpris. Il me montre alors le magnet incriminé qu’il a réussi à réparer, et me l’offre. Voilà, c’est tout bête mais c’est touchant.
Touchant, c’est un mot qui finalement convient bien au Nicaragua, qui a traversé l’enfer à plusieurs reprises, entre catastrophes naturelles (je n’en ai pas trop parlé, mais séismes, éruptions et typhons ravagent régulièrement la région) et politiques, mais qui, à l’instar de tous ces pays martyrs d’Amérique Latine, a toujours su relever la tête, fier et farouchement indépendant. À découvrir absolument.
Note : photos demain, ce soir dodo !
Joli portrait.
Joli pays, ça aide !