San Juan del Sur
À l’exception de quelques artéfacts précolombiens dans des musées, les créations humaines les plus anciennes que j’ai pu croiser depuis le début de cette saison 3 n’avaient au mieux que 500 ans. Alors c’est déjà bien 500 ans, ça représente tout de même quelques générations. Mais quand on place ces cinq siècles dans une perspective européenne ou asiatique, c’est un peu ridicule. Et ne parlons même pas des pyramides.
Aussi quand j’ai lu que le Nicaragua hébergeait tout un tas de pétroglyphes vieux d’au-moins 1500 ans, ça m’a fait grandement plaisir, un petit apéro en attendant de croiser les incroyables ruines mayas un peu plus au nord. Or d’après le Lonely Planet, il est possible d’en admirer un non loin de San Juan. Mais les explications qu’il fournit pour l’atteindre m’ont paru pour le moins ambiguës. Google Maps ne fait guère mieux, avec un point solitaire dénommé « Petroglyphs » dans les collines au nord de la ville, sans route d’accès, sans avis attaché, pas vraiment de quoi inspirer confiance. Et en interrogeant la propriétaire de ma guesthouse : elle n’a jamais entendu parler d’une quelconque pierre gravée dans la région. Mais par un étonnant concours de circonstances, j’apprends qu’un couple d’Américains résidant dans l’auberge en revient ! Damned, si des gringos ont pu y aller, je me dois de relever le challenge.
Et j’ai trouvé le pétroglyphe. Pas si facilement, complètement au milieu de nulle part, sans aucune indication quelconque, mais il était bel et bien là. Une superbe scène de chasse vieille de 1500 ans. Non pas que j’ai un grand amour pour les chasseurs, mais je fais la différence entre un Dédé bourré qui va traquer le sanglier tous les dimanches « pour le sport », et une tribu de chasseurs-cueilleurs qui dépend de cette viande pour survivre. Je trouve toujours impressionnant ces témoignages d’un passé lointain, a fortiori quand ceux-ci ne sont pas entourés d’une billetterie et de vendeurs de souvenirs. Le sentiment d’être le spectateur privilégié d’une époque depuis longtemps révolue, le témoin du legs d’un artiste à une lointaine descendance inconnue. Et j’imagine alors mes propres lointains descendants qui pourront un jour s’émerveiller devant une cannette de Coca Light, un emballage de Doritos ou un fut de déchets radioactifs, parfaitement préservés malgré les millénaires. L’archéologie a de beaux jours devant elle…


















Ce n’était plus les chasseurs cueilleurs, il y a 1500 ans… Je rajouterais bien un zéro .
Bravo pour cette découverte !
Mais peut-être qu’en Amérique ?
En Amérique il y a toujours des chasseurs cueilleurs au XXIème siècle ! 🙂 Mais tu as raison, il y a 1500 ans dans la région du Nicaragua les peuples étaient sédentaires (depuis un bon moment) !
Si ça se trouve le vieil arbre que tu nous montre est plus vieux que les vestiges humains du secteur. Côté continent américain, il y a de vieux arbres qui tiennent le coup. On connait des arbres 4 000 à 5 000 ans et même aux Etats Unis, une colonie de peupliers faux trembles de 80 000 ans, alors de petits graffitis gribouillés par des chasseurs enivrés de retour à la maison…
Je me méfie des arbres en milieu tropical, des fois ils paraissent antédiluviens, mais en fait ils n’ont guère qu’une centaine d’années… :p