Uvita
Me rev’là donc au Costa Rica, côté Pacifique cette fois-ci. Histoire ? Allez, histoire.
Malgré son nom (« Côte riche ») donné par les Espagnols, le Costa Rica s’avère décevant, et ne sera longtemps qu’une province de moindre importance rattachée au lointain Guatemala. Même parmi les peuples précolombiens, on n’est ici que sur une terre de passage, une étape entre le Mexique et l’Amérique du Sud. Quelques-uns s’arrêteront tout de même dans le coin, notamment les Borruca, qui lègueront à la postérité plusieurs milliers de sphères en pierre, de tailles variables (entre 1 cm et 2 m de diamètre), et d’une parfaite rotondité. L’objectif ? On n’en sait trop rien. Mais aujourd’hui tout Tico qui se respecte possède sa sphère décorative dans son jardin (une imitation évidemment).
La colonisation espagnole sera assez tardive, plutôt dans la seconde moitié du XVIème siècle. La population indigène, comme sur tout le continent, est décimée relativement rapidement, et passe en 70 ans de 400 000 à 21 000. Ah oui quand même ! Deux villes sont fondées à cette période, mais n’attirent pas grand monde. Il faut dire qu’après les pillages initiaux, il ne reste plus rien qui vaille la peine de s’éterniser dans le coin, la région étant complètement dépourvue de ressources minières… Particulièrement isolé (il faut 3 mois pour rejoindre à cheval le Costa Rica depuis le Guatemala), le pays vivote, et faute de main d’œuvre, les colons espagnols sont même obligés de travailler eux-mêmes la terre, un véritable scandale ! Pas de grandes haciendas, pas de riches propriétaires terriens, le Costa Rica est une terre de travailleurs modestes et égalitaristes. Étonnant.
Avec plusieurs autres collègues centraméricains, le pays déclare son indépendance en 1821. Sans guerre. Pas comme si l’Empire espagnol en a quelque chose à faire de cette modeste province. En revanche il y aura bien sûr des guerres civiles, car qui dit indépendance, dit pouvoir, et pour ça il y a souvent plusieurs candidats… C’est d’abord le café qui permet d’apporter quelques richesses au pays (et donc de créer une classe dirigeante, la richesse se partageant rarement), puis, grâce à la création d’une ligne ferroviaire entre la capitale (située dans la vallée centrale) et les Caraïbes, les bananes prennent les relais, transformant le Costa Rica en une vraie petite république bananière comme on les aime…
Le XXème siècle ne sera pas une partie de plaisir, comme globalement partout ailleurs dans le monde. Même si politiquement parlant le pays est nettement mieux loti que ses voisins, avec de l’alternance, plusieurs présidents réformistes, et pas trop de dictatures. Non les problèmes sont plutôt économiques, étant donné que le Costa Rica a longtemps dépendu presque exclusivement de ses exportations agricoles. Ainsi au gré des crises successives, les travailleurs s’appauvrissent, et les grands propriétaires s’enrichissent. Un phénomène bien connu. Le tourisme apportera un peu d’air frais à partir des années 90, ainsi que l’implantation de quelques multinationales, notamment américaines. Mais le Costa Rica reste malgré tout extrêmement endetté, et les inégalités sont désormais conséquentes, alors qu’elles ont longtemps été inexistantes. La malédiction du capitalisme j’imagine… La misère est-elle vraiment moins pénible au soleil ?


















Je comprends l’origine des cartes postales coucher de soleil… Tout a été pris au Costa Rica ?
Tout à été pris à quelques minutes d’intervalle ! :p
La quatrième photo et son titre sont dignes d’une expo d’art contemporain ou d’un sujet de philo !
Ah c’est vrai que des fois ce n’est pas plus que ça l’art moderne ! 🙂