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Hans im Glück

Coblence → Cologne (Köln pour les intimes) – 95 km

Après sept rudes années de labeur chez son maître, Hans reçoit en paiement un lingot d’or gros comme sa tête. Pas un mauvais bougre le maître, ça doit faire un petit SMIG. Hans n’a désormais plus qu’un souhait : rentrer avec son lingot chez môman, qui n’a pas vu le fiston depuis des plombes.

Mais la route est longue, et le lingot pèse son poids. Hans croise alors un fier cavalier. « Ça doit envoyer du lourd d’être à cheval, sur une selle, pépouze, on avance tout seul… » Le cavalier l’entend. Vous vous doutez du deal ? Échange d’un lingot contre un cheval. Hanz n’en revient pas de sa bonne fortune !

« Aaah c’est quand même agréable d’être à cheval. Tiens si j’allais un peu plus vite ? » Mais la carne s’emballe, part au triple galop en le jetant à terre. Heureusement l’animal est stoppé par un fermier avec sa vache. « Je déteste ce cheval ! Alors que ça doit être ouf d’avoir une vache, chaque jour lait, beurre, fromage à profusion ! » Vous vous doutez du deal ? Échange d’un cheval contre une vache. Décidément, Hanz est le plus heureux des hommes !

Accablé par la soif, le héros tente sa chance à traire sa bête. Mais rien ne sors des pis fatigués. Un boucher poussant un petit cochon sur une brouette passe dans le coin, et lui confirme que la bête n’est plus bonne que pour l’abattoir. « Oui mais la viande de vache, bof bof. Tandis que la viande de porc, hmmm ! Charcuterie, boudin, une tuerie ! » Vous vous doutez du deal ? Échange d’une vache contre un cochon. Hanz jubile, et savoure d’avance son futur festin !

Il croise peu après un jeune garçon portant une belle oie grasse dans les bras. Les deux protagonistes s’ingénient à comparer les mérites respectifs de leurs bestioles. Sauf qu’il semblerait qu’un cochon ait été volé dans le village voisin, et qu’une battue soit en cours. « OMG, je n’ai sûrement pas envie de finir en zonzon pour un cochon. » Vous vous doutez du deal ? Échange d’un cochon contre une oie. Le brave garçon accepte, un ange. Et Hanz reprend sa route, en se disant que décidément il a encore fait une bonne affaire !

Dans le tout dernier village, il tombe sur un joyeux rémouleur (note pour les lecteurs de moins de 80 ans : le rémouleur était celui qui aiguisait les couteaux à l’aide d’une petite meule mobile. Ne sert pas à grand-chose sur les couteaux Ikea). Après qu’il ait raconté sa passionnante histoire, l’artisan, sentant l’affaire, lui propose un ultime deal : échange d’une oie contre une vieille meule, car cela permettra d’avoir une petite source de revenus bien pratique (le RSA n’ayant pas encore été inventé). Hanz n’en peut plus de joie, il aura toujours les poches pleines !

Plus que quelques kilomètres à parcourir. Le jeune homme, marchant depuis l’aube, est au bout de sa vie, et la meule pèse une tonne. Il se prend presque à rêver d’en être débarrassé… En se rafraîchissant à une source voisine, il fait maladroitement tomber la meule, qui disparaît au fond de l’eau. Hallelujah, Hanz est finalement libéré de ce terrible fardeau ! Le cœur léger comme les jambes, il débarque enfin chez môman.

6 Comments

  1. Perrot Isabelle

    Je ne connaissais pas cette version. J’ai la même mais c’est  » ce que le vieux fait est toujours bien fait  » et il finit riche suite au pari entre de riches marchands et la  » naïveté » est alors récompensée !

    • Vadrouilleur

      Trop facile de finir riche ! Hans finit les mains vides, mais particulièrement heureux de son sort. Une idée pour une société post-matérialiste ?

  2. P'pa

    Je vais faire le malin. Ce n’est pas des « coins coins » mais des oies. Des Bernaches du canada pour être plus précis. Importées en Europe et qui s’y plaisent et s’y répandent.

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