Mayence → Coblence (Koblenz pour les intimes) – 100 km
Décidément, cette traversée de l’ouest allemand est définitivement à placer sous le signe du romantisme : la portion de Rhin entre Bingen et Coblence devient le bien-nommé « Romantischer Rhein » (plus prosaïquement la « Vallée du Haut-Rhin moyen », ça sonne quand même moins bien).
En effet, ici la plaine infinie a cédé la place à une étroite vallée encaissée, contraignant le fleuve à moult méandres. De part et d’autre, d’imposantes collines pentues, tantôt couvertes d’une épaisse forêt, tantôt de vignes, qui semblent prêtes à dégringoler à tout moment. Sur chaque rive, s’accaparant le peu d’espace disponible, d’adorables villages de carte postale, avec somptueuses maisons à pans de bois et clochers bulbeux de rigueur. Enfin sur les hauteurs, imprenables vigies, les tours crénelées de châteaux fortifiés. À coup de chaînes tendues sur le fleuve, ils imposaient leurs taxes au navires de passage (ça ne se fait plus trop aujourd’hui semble-t-il…). L’addition devait être salée, car il y a un paquet de châteaux…
Plus ou moins à mi-parcours, du côté de Sankt Goar (un ermite local), un énorme rocher de 132 mètres semble prêt à se jeter dans le Rhin. Son petit nom : die Loreley. La gorge est ici à son point le plus étroit, le courant y est très violent, et de nombreux rochers affleurent. Résultat des courses : de nombreux naufrages. Or comme on ne va quand même pas jeter la pierre aux valeureux capitaines qui échouaient leurs embarcations faute de compétences en navigation, on a créé un mythe de femme fatale (ou de fantôme, mais toujours féminin bien sûr) attirant les marins par son magnifique chant. Ces derniers délaissaient alors un peu la barre, et bim, rocher, échouage, drame.
Le rocher sirène a même eu droit à une célèbre poésie au début du XIXème, apprise par de nombreux collégiens en cours d’allemand. Et pour vous prouver que la langue de Goethe peut être toute en douceur, en voici quelques vers :
Ich weiss nicht, was soll es bedeuten,
Dass ich so traurig bin;
Ein Märchen aus alten Zeiten,
Das kommt mir nicht aus dem Sinn.
Je vous laisse vous débrouiller avec la traduction.

Bonjour Nicolas le Vadrouilleur,
Nous avons regardé les photos de ton nouveau voyage à vélo !
Nous avons un petit problème : nous ne savons pas traduire le poème allemand….
Comment faire ??!!!
Nous allons te raconter quelque chose : Rémy’ndiana est venu faire un petit concert dans notre école. Rémy est un voyageur aussi !! Mais… en moto !
Il nous a chanté des chansons qui parlent de voyages. Et aussi, une chanson qui s’appelle « Ma casquette à l’envers ». Nous te faisons de grosses bises. Voyage bien ! Adios Don Nicolas
Hallo Schule ! Le poème commence ainsi : « Je ne sais pas pourquoi je suis si triste, mais je n’arrive pas à chasser de mon esprit une légende des jours passés. » La suite du poème raconte comment un batelier, à la tombée du jour, entend l’envoutante voix d’une jeune fille au sommet du rocher, qui lisse sa blonde chevelure avec un peigne d’or. Et tandis que le batelier est absorbé par le spectacle, son embarcation heurte les récifs et coule… Une histoire très joyeuse donc ! Bon voyage à Rémy’ndiana à moto, et grosses bises à toute la classe !
Cette plage, la verdure, hum de quoi donner envie de te suivre ta route…
Du vert à faire rêver un catalan, pour sûr !