Alajuela → San José → Cahuita – 45 min de bus, puis 4 h
Puisque j’ai franchi l’étroit corridor du Darién qui rattache l’Amérique du Sud à sa consœur du Nord, je suis désormais officiellement en Amérique Centrale. Le petit truc amusant avec le Darién : cette jungle particulièrement dense, à la fois montagneuse et marécageuse, n’est traversée par aucune route, et sert ainsi de refuge à divers narcotrafiquants, contrebandiers, guérilleros (plus quelques animaux à l’occasion)… Ainsi la Panaméricaine, ce gigantesque ruban d’asphalte qui longe l’intégralité de la côte Pacifique depuis l’Alaska jusqu’aux confins de la Patagonie, s’interrompt brutalement au sud du Panama, avant de reprendre quelques 87 kilomètres plus loin au nord de la Colombie. Pour traverser, pas d’autre choix que de caboter ou de voler. Enfin pas d’autre choix censé j’entends, car quelques abrutis braves touristes se mettent occasionnellement au défi de parcourir à pied ce pan de jungle. Paix à leurs âmes.
Voilà pour la limite australe de l’Amérique Centrale. Pour la limite boréale, c’est un peu plus flou, mais on considère généralement que le Mexique appartient à l’Amérique du Nord. Et donc entre la Colombie et le Mexique, on trouve la bagatelle de sept pays, dans l’ordre géographique : Panama, Costa Rica, Nicaragua, Honduras, El Salvador, Guatemala, Belize. L’idée, vous vous en doutez, étant de faire un saut dans chacun d’entre eux, histoire de ne pas faire de jaloux…
En commençant donc par le Costa Rica. Ah ? Et pourquoi pas le Panama ? Pas très logique tout ça… Plus qu’on ne le croit en réalité. Car les sites qui m’intéressent au Panama se trouvent finalement tout près de la frontière costaricaine. À l’exception du célèbre canal, mais bon, est-ce vraiment nécessaire de faire deux jours de bus pour aller voir à la jumelle des porte-containers traverser ce gigantesque ouvrage ayant causé la mort de milliers de travailleurs pour la plus grande gloire du commerce mondial ? Pas sûr… En prime, cela va me permettre de démarrer l’exploration du Costa Rica par la côte Caraïbe, de passer au Panama, et de revenir au Costa Rica par la côte Pacifique, assez différente. Suivra le Nicaragua, puis le Salvador. Et finalement un vol direction le Mexique ! Ah ? Mais ça ne fait pas sept ça ?! Eh bien non, effectivement, mais il s’avère que j’ai une petite contrainte calendaire, avec des chers visiteurs qui me retrouvent à Cancún le 27 avril. Alors comme je n’ai pas spécialement envie de me presser (ce serait complètement contraire à l’état d’esprit centraméricain), il me sera facile, après une petite boucle bien accompagné dans la péninsule du Yucatán, de redescendre sur le Belize, avant de passer au Honduras, et au Guatemala pour finir. Voilà, les sept y sont. À quoi bon aller en ligne droite quand on peut dessiner quelques méandres. En tout cas un beau programme pour les trois prochains mois !
