Carthagène des Indes
Vous l’avez compris, je n’ai pas été particulièrement emballé par les villes colombiennes jusqu’à présent. Je peux d’ailleurs étendre cette remarque aux villes sud-américaines : sur ce continent, à quelques exceptions près (Quito, Cuzco, Buenos Aires…), on est quand même mieux à la cambrousse. Enfin tout dépend de ce que l’on cherche cela dit, ceci n’est qu’un avis subjectif : si par exemple la vie nocturne est votre leitmotiv, elle est de facto moins trépidante dans un bourg de 5 000 habitants…
Mais je pense que l’on va pouvoir faire rentrer Carthagène dans la courte liste des exceptions. Car il faut bien le dire, la « Perle des Caraïbes » a de la gueule. Du moins son centre historique, et à la limite son quartier moderne en bord de mer, car on parle quand même d’une métropole de plus d’un million d’habitants, vaste et avec de nombreux quartiers complètement hors-limites pour un gringo.
Fondée en 1533, la cité fut pendant trois siècles l’un des maillons essentiels de l’empire colonial espagnol : conquistadores et esclaves y débarquaient, tandis que l’or en repartait. Forcément, cela commença à attirer les convoitises, alors Carthagène dut se doter des plus massives murailles du continent. Ce qui ne l’empêchera pas d’être pillée à plusieurs reprises, notamment par les Français en 1697, sur ordre de Louis XIV, alors en manque de liquidités. A priori personne ne nous en tient plus rigueur…
Le principal problème aujourd’hui, c’est que la ville est devenue l’un des principaux sites touristiques d’Amérique Latine, attirant non seulement des voyageurs « traditionnels », mais aussi des croisiéristes, qui débarquent par milliers de leurs monstres des mers. Or qui dit touristes, dit vendeurs. De fruits. D’en-cas. De boissons fraîches. De boissons chaudes. De tours sur les îles voisines. De tours en calèche. De colifichets. De t-shirts. De peintures plus ou moins moches. De cigares. De cocaïne… Ces derniers m’ont d’ailleurs particulièrement à la bonne, je dois avoir la tronche du consommateur de base, car je dois refuser une vingtaine de propositions par jour. De manière générale, circuler dans Carthagène revient à dire « No gracias » tous les 50 mètres. Sans compter les centaines de taxis roulant au pas qui klaxonnent à chaque fois qu’ils croisent un touriste pour signifier leur disponibilité. Alors évidemment, comment blâmer ce business informel dans un pays où le tiers de la population ne vivote qu’avec quelques dollars par jour. Pour autant, cela ne rend pas la visite des plus agréable (euphémisme). Tant pis, on fait avec, et on prend malgré tout du plaisir à arpenter les ruelles étroites aux balcons fleuris de la vieille ville ; à admirer les superbes fresques ornant les façades décrépites de Getsemani ; à faire une pause à l’ombre sur les placettes où des troupes de danseurs se produisent sans relâche ; à boire une petite mousse en regardant depuis les remparts parfaitement conservés le soleil tomber dans la mer des Caraïbes. « Habanos ? Weed ? Coke ? » Rhâaa mais lâchez-moi cinq minutes bordel !


















J’aime bien la paire de fesses devant l’église.
On pardonne parce que c’est Botero ! 🙂
Plus stressant que l’Inde ?
Ca se vaut je dirais… 🙂 Bon c’est vraiment particulier à Carthagène, je n’avais encore pas vu ça en Amérique du Sud…