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Les Galápagos : solutions

Puerto Villamil

Un peu de sérieux. Les Galápagos sont certes confrontées à de nombreux défis, mais la situation actuelle n’est pas si désespérée, notamment grâce à un certain nombre de mesures drastiques qui portent progressivement leurs fruits.

À commencer par l’accès à l’archipel. Il n’existe pas de vol international direct, vous n’avez d’autre choix que de passer d’abord par l’Équateur (Quito ou Guayaquil). Un scanner spécial de vos bagages est effectué, et ils sont ensuite scellés. L’objectif : s’assurer qu’aucune matière organique non transformée ne décolle avec vous. Un paquet de chips, aucun problème. Une banane, c’est non. Durant le vol, vaporisation massive d’insecticide. Puis à l’arrivée, re-contrôle : tous les bagages sont alignés dans le petit aéroport, et un chien vient renifler chacun d’eux. J’en ai d’ailleurs vu deux être mis de côté lors de mon passage. Je ne sais pas ce qu’il est advenu de leurs propriétaires… Quant aux transferts par bateau entre les îles, nouveau scanner des bagages, et il nous est en prime demandé d’avoir des chaussures propres. Oui il paraît que les tortues sont sensibles à notre apparence vestimentaire…

Bien sûr c’est loin d’être suffisant, car aujourd’hui seules quelques îles sont encore dépourvues d’espèces invasives, qui prolifèrent aussi bien sur terre qu’en mer. La lutte contre celles-ci fait l’objet de campagnes de sensibilisation auprès de la population locale (notamment pour les pêcheurs et les agriculteurs), et est désormais l’une des principales tâches dévolues à la célèbre station de recherche Charles Darwin, pour laquelle travaille de nombreux scientifiques et volontaires.

Un autre problème que je n’ai pas évoqué : la surpêche, d’autant plus que jusqu’à la création du parc national, la mer était la principale ressource des habitants. Par ailleurs de nombreux navires étrangers (majoritairement chinois) viennent traîner juste à la limite des eaux protégées. En 2017, un chalutier a été arrêté avec plus de 6 600 requins à son bord ! Ça a été la goutte d’eau, et désormais des quotas stricts sont imposés aux pêcheurs locaux, tandis que de nombreuses patrouilles armées quadrillent les environs. Non mais ça va bien cinq minutes les pilleurs d’océan ! D’ailleurs fait amusant, il a été calculé qu’un requin vivant génère 5,2 millions de dollars grâce au tourisme, tandis qu’un requin mort rapporte environ 200 dollars pour ses ailerons. À méditer.

Niveau électricité, les Galápagos sont désormais alimentées à 100 % par des énergies renouvelables (principalement des panneaux solaires, plus quelques éoliennes). Et là encore, sensibilisation est faite pour éviter tout gaspillage.

Il est bon aussi de préciser qu’on est loin de pouvoir aller où l’on veut lorsque l’on pose les pieds sur l’archipel. Au sein du parc national, seulement 70 sites terrestres et 70 sites marins (environ) sont accessibles aux touristes, qui se doivent d’être encadrés par un guide certifié (ce qui est parfois frustrant pour un voyageur pas trop fanatique des tours organisés, mais c’est le jeu). Ce qui signifie que l’immense majorité des Galápagos (de la taille de la Corse pour rappel) est complètement vierge de toute présence humaine, à l’exception peut-être de quelques biologistes de passage. C’est d’ailleurs assez marquant lorsque l’on prend un peu de hauteur, notamment sur Isabela où je me trouve : rien d’autre à l’horizon que de la nature à l’état brut. Plaisant.

À noter que, même si ce n’est pas encore le cas, les autorités réfléchissent sérieusement à l’instauration d’un quota annuel de visiteurs, 250 000 semblant être un nombre maximal raisonnable.

Finalement, la plus grosse menace qui pèse désormais sur l’archipel, sur laquelle il ne peut pas faire grand-chose tout seul, c’est le dérèglement climatique. Et à ce sujet malheureusement, la partie est encore loin d’être gagnée…

Note : vous m’en voyez vraiment navré, mais le réseau ici est tellement capricieux que je ne suis pas en mesure de vous proposer de photos d’Isabela. J’espère trouver prochainement du bon Wifi pour remédier à cela.

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