Menu Fermer

Un peu d’histoire brésilienne

Rio de Janairo → Ilha Grande (Abraão) – 3 h de bus, puis 30 min de speed boat

Allez, profitons de ce transit (d’une durée beaucoup plus raisonnable que les deux derniers) pour une petite leçon d’histoire.

Le Brésil est peuplé depuis environ 12 000 ans par toute une flopée de peuples autochtones, un véritable kaléidoscope culturel d’une incroyable richesse. Mais puisque ces peuples, longtemps catalogués comme « primitifs », ont été largement massacrés ou ostracisés, nous ne savons aujourd’hui que très peu de choses sur eux. Aaah, sacrés Européens tout de même (oui je nous mets tous dans le même panier, pas de raison qu’il n’y ait que les Portugais qui prennent)…

La « civilisation » démarre officiellement en 1500, un peu par hasard. Espagne et Portugal sont les grandes puissances de l’époque, et c’est à qui s’appropriera le plus rapidement possible toute nouvelle terre qui traîne. Tandis que le sieur Colomb (Espagnol), voulant rejoindre les Indes, découvre finalement les Antilles en 1492, le sieur De Gama (Portugais) réussit en 1498 à vraiment atteindre les Indes (dans les dents Chris !) en franchissant le Cap de Bonne Espérance. Deux ans plus tard, c’est au tour de Pedro Alvares Cabral de tenter sa chance. Mais il suit une route un poil plus à l’ouest que son prédécesseur, et, poussé par les vents, il se retrouve à accoster le 22 avril 1500 sur la côte nord-est de l’Amérique du Sud (en se pensant plutôt sur une île), du côté de la ville actuelle de Salvador. Voilà, le Brésil était « découvert ».

On passe ensuite sur une phase de colonisation relativement classique. Ce sont d’abord des soldats qui débarquent d’Europe (avec des nobles à leur tête), puis des religieux (et notamment des Jésuites, mais nous y reviendrons), des condamnés de droit commun, des « explorateurs » (en gros des psychopathes armés dont le but est de trouver de l’or, avec pour loisir principal le massacre d’indigènes), et enfin des administrateurs. C’est en premier lieu le bois qui est exploité, mais rapidement le sucre prend la relève, nettement plus rentable. Pour cela il faut juste quelques propriétaires terriens avides, et des esclaves, beaucoup d’esclaves. Plus de quatre millions feront le trajet depuis l’Angola entre le XVIème et le XIXème siècle, même si on ne saura jamais exactement, puisque tous les registres ont été volontairement détruits en 1890, deux ans après l’abolition officielle de l’esclavage. Bah oui, il ne faudrait pas que l’on s’intéresse de trop près à cette sympathique page de l’histoire…

Fin XVIIème, de vastes gisements d’or sont découverts dans l’intérieur du pays, qui n’était encore que peu exploré. On assiste alors à une bonne vieille « ruée », les esclaves étant transférés des champs vers les mines. Ils n’y gagnent pas vraiment au change. Si d’immenses richesses sont extraites du sous-sol durant tout le XVIIIème siècle, elles ne profitent pas vraiment à la population (ça se saurait), ni même à la colonie, puisqu’une bonne partie de l’or s’enfuit directement au Portugal. Du coup ça commence à grogner, et quelques révoltes menées par l’intelligentsia locale sont réprimées dans le sang.

Mais c’est indirectement notre cher Napopo (ça faisait longtemps) qui va accélérer les choses, car la famille royale portugaise est obligée de fuir Lisbonne en 1808 sous la pression des troupes françaises, et elle part se réfugier à Rio, faisant de la ville la capitale provisoire de l’empire portugais. Sauf que c’est quand même un peu bof une capitale d’empire dans une colonie. Alors au Congrès de Vienne de 1815, il est décidé que le Brésil serait un vrai royaume au sein du Royaume-Uni de Portugal, du Brésil et des Algarves. Un nom un peu ronflant, vous en conviendrez.

Quant en 1821 la famille royale repart au Portugal, alors en proie à une révolution libérale (pénibles ces libéraux…), le roi Jean VI laisse son fils Dom Pedro sur place en guise de régent. Mais lorsqu’un an plus tard on presse Dom Pedro de rentrer à son tour, celui-ci, trop heureux de s’être émancipé du giron paternel, prononce la célèbre phrase : « Fico ! » (« Je reste ! »). Une maxime courte, mais efficace. Finalement quelques mois plus tard, le 7 septembre 1822, Dom Pedro proclame devant ses troupes l’indépendance totale du Brésil en criant « Independência ou Morte ! » (« L’Indépendance ou la Mort ! »). Oui, il aimait décidément bien les phrases chocs.

Restons-en là pour le moment, assez d’émotions pour ce soir.

4 Comments

  1. Jean-Marie Perrot

    Joyeux Noël 🎅 ! Nous, on n’a pas la neige…mais toi non plus…j’allais écrire  » plu  » !!!

Répondre à Vadrouilleur Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *