Menu Fermer

La montagne, ça vous re-gagne

Penjikent

Je ne pouvais décemment pas partir visiter les villes cultes d’Ouzbékistan, perdues au milieu d’une vaste plaine, sans un dernier petit saut à la montagne. Et puis passer au Tadjikistan sans faire honneur à ses sommets, ce serait quand même dommage. En tout cas ça tombe bien, car par une heureuse coïncidence, Penjikent se trouve être juste au pied des monts Fann, une ramification du Pamir… Et ceux-ci sont particulièrement réputés pour leurs incroyables lacs d’altitude, aux couleurs changeantes, presque photoshopées. Allons-y donc.

Au programme du jour, la balade dite « des 7 lacs », qui, mettons fin à cet incroyable suspense, vous promène le long de 7 somptueux lacs, étagés de 1600 à 2400 m. A priori, ce qui est assez magique, c’est que chaque lac possède sa propre teinte de bleu. Je dis bien « a priori », car forcément pour un daltonien, c’est un peu moins évident, même si ça ne gâche en rien la somptuosité des lieux. Et ce n’est bien sûr pas le seul intérêt d’un crapahutage dans le coin : les massives parois rocheuses qui entourent ces lacs sont plutôt impressionnantes, et surtout divers petits villages parsèment la vallée, l’occasion de nombreuses salutations avec les habitants, notamment les enfants, qui se régalent avec ces drôles d’étrangers. L’unique inconvénient : la route est carrossable jusqu’au 6ème lac, et le marcheur se retrouve donc à l’occasion pris dans le voluptueux nuage de poussière soulevé par le 4×4 qui va déposer plus haut ses touristes un peu moins amateurs de communion avec la nature.

La légende veut qu’un vieil homme se soit un jour perdu par ici. Ses sept filles partirent à sa recherche, mais en vain. Elles versèrent alors tant de larmes que celles-ci remplirent la vallée, noyant au passage les infortunées. Aussi pour honorer leur mémoire, les 7 lacs nouvellement formés décidèrent de rester. Sinon plus prosaïquement, divers glissements de terrain consécutifs à un tremblement de terre obstruèrent l’étroite vallée en sept différents endroits, bloquant la course de la rivière Shing.

Double anecdote : un peu de stop pour revenir aujourd’hui sur Penjikent après le trek, je tombe sur un couple de Japonais (et leur chauffeur), ils profitent de 5 jours de vacances dans la région. Forcément quand j’explique que je me balade depuis déjà un an et demi (dont deux mois au Japon), ils hallucinent un peu. Et hier, j’ai fait la route depuis Khodjent avec deux français, dont un « complétiste », à savoir un voyageur qui a fait le tour de tous les pays du monde. Et pas en coup de vent : il est pratiquement passé dans chaque recoin de chaque contrée. Là pour le coup, c’est moi qui hallucine un peu.

4 Comments

    • Vadrouilleur

      Environ 20 km du premier au septième lac (avec 1000m de dénivelé positif), et j’ai dû en faire encore 7 dans l’autre sens avant de trouver un transport pour rentrer à Penjikent (à une soixantaine de kilomètres). Relativement longue donc…

Répondre à P'pa Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *