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La route du sud

Bichkek → Toktogul – 6 h 30 de marshrutka

En cette veille de rentrée scolaire, et au lendemain de la Fête Nationale, il y a du monde sur les routes kirghizes. N’anticipant pas ce fait, je me pointe à l’immense et chaotique gare routière de Bichkek, plutôt confiant sur la possibilité de trouver facilement une marshrutka pour Toktogul (et puis qui va à Toktogul de toute façon, à part trois touristes en partance pour le sud ?). J’ai assez vite déchanté. À mon arrivée à 9 h 30, la marshrutka de 11 h, déjà pleine, est sur le point de partir. Celle de 10 h ayant décollé vers 8 h 30. Précision utile : ces minibus ont la plupart du temps un horaire théorique. Mais en réalité, ils démarrent lorsqu’ils sont remplis, en répartissant les places suivant le principe du « premier arrivé, premier servi » (même s’ils semblerait que dans certaines circonstances, il soit possible de réserver des places, mais passons). Avec tout de même une sorte de passe-droit pour les personnes âgées, qui ici se voient automatiquement attribuer un bon siège. Et en se gardant bien sûr la possibilité de récupérer quelques personnes en bonus sur la route, en tassant ça passe…

Reste donc la dernière marshrutka du jour, celle de 14 h. Il va s’agir de ne pas la louper. Elle partira finalement à 12 h, raz-la-gueule. Il y a environ 270 km de Bichkek à Toktogul. Avec deux cols à plus de 3 000 m. Plus un nombre incalculable de virages. La route est asphaltée tout du long, fort heureusement puisqu’il s’agit de l’axe principal reliant le nord et le sud du pays. Comptez donc 5 – 6 h de voyage, un peu plus lorsque l’on se retrouve pris dans un énorme embouteillage juste avant le premier col. Le Bison Futé local avait prévenu j’imagine.

En tout cas si la route est longue et inconfortable, et s’il vaut mieux éviter de s’appesantir trop longtemps sur la conduite « sportive » des Kirghizes, les incroyables paysages traversés font vite oublier ces menus désagréments. Le nez collé à la vitre, on contemple longuement les verts pâturages à perte de vue, les vertigineux lacets à flanc de falaise, les quelques yourtes disséminées çà et là, avec parfois un petit stand au bord de la route pour vendre fromage et lait de jument fermenté. Et finalement, le trajet passe plutôt vite…

À noter que ces marshrutkas contiennent systématiquement une quantité non négligeable d’enfants en bas âge. Eh bien croyez-le ou non, ils ne bronchent pas. Ils passent l’intégralité du voyage sagement assis, babillant ou rigolant, mais je n’ai entendu des pleurs qu’une unique fois depuis que je suis arrivé au Kirghizstan. Plutôt incroyable.

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