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De retour dans la capitale

Tosor → Bichkek – 5 h de marshrutka

Et me voici de retour à Bichkek, après douze jours à arpenter le lac Issyk et les montagnes avoisinantes. Pourquoi donc me direz-vous ? Eh bien tout simplement car pour relier le sud du pays, puis par la suite le Tadjikistan et l’Ouzbékistan, l’unique route dans un état relativement correct démarre de la capitale. Pour un trajet de 600 km qui devrait mettre tout de même une douzaine d’heures. Il est plus ou moins possible d’éviter de retrouver les bouchons de Bichkek en coupant à travers le centre du Kirghizstan, mais dans ce cas il faut compter au minimum le double de temps. Pour les acharnés… Bon au final, cela ne tombe pas si mal, car demain 31 août se trouve être la fête nationale kirghize, célébrant la date de l’indépendance du pays en 1991. 

Profitons-en pour faire un peu plus connaissance avec la ville. À l’origine une simple halte sur l’une des routes de la soie (oui il y avait plusieurs options pour rejoindre la Chine), un petit fort est bâti en 1825 pour attirer le marchand en quête de sécurité. Débarquent les troupes tsaristes en 1862, qui rasent l’intégralité de la zone avant de s’y installer, toujours plus sympa de démarrer d’une page blanche. Des paysans russes sont ensuite invités à venir s’installer dans le coin en échange de fertiles terres noires. Les locaux ? Euh depuis quand on en a quelque chose à faire des habitants locaux ? La ville naissante est nommée Pichpek. Puis sera renommée Frounzé à partir de 1926, en l’honneur de Mikhaïl Frounzé, un enfant du pays, célèbre révolutionnaire bolchevik. Pour la petite histoire, l’homme était plutôt modéré, tacticien de génie, et notoirement opposé à Staline. À la mort de Lénine, les deux rivaux sont alors en pleine ascension. Puis étrangement, le Politburo va imposer à Frounzé une opération chirurgicale bénigne dont le bénéficiaire ne voulait absolument pas. Bien sûr l’opération lui sera fatale. Et Staline prendra seul les rênes de l’URSS.

En 1992, après un vote du tout jeune parlement kirghize, Frounzé devient Bichkek. Un nom qui semble désormais convenir. Peuplée principalement de Russes avant l’indépendance, la tendance va s’inverser par la suite, et ce sont désormais les Kirghizes qui sont majoritaires ici, dans une ville qui n’a cessé de grossir depuis sa création. Alors certes, après deux semaines à respirer l’air pur des montagnes, les gaz d’échappement piquent un peu le nez. Mais c’est quand même sympa de retrouver cette petite métropole tout à la fois dynamique et décontractée.

Note : les photos de la veille sont disponibles !

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