Menu Fermer

Longue épopée

Jyrgalan

Lorsque l’on se déplace de pâturages en pâturages avec ses troupeaux, la tradition orale est fondamentale pour évoquer avec fierté les racines de son peuple. Ici, l’épopée de Manas est de loin la plus importante. Elle retrace notamment l’histoire épique de Manas le noble, guide et unificateur des Kirghizes, dans sa lutte contre les Mongols. Bien sûr après moult aventures et victoires, il finit par mourir assassiné par son oncle perfide, passé du côté de l’ennemi. Puis ce sont ensuite Semetey, son fils, et Seitek, son petit-fils, qui prennent la relève. Eux aussi traversent vicissitudes et trahisons, mais petit à petit apportent liberté et gloire à leur peuple. Cette épopée se veut moitié historique, moitié fantastique. Par exemple le tombeau de Manas est ouvert à la visite, mais la véritable existence du personnage est pour le moins controversée.

Pendant des siècles, l’épopée va être transmise oralement par un corps spécifique de conteurs, les manastchi. Lors de chaque grand évènement familial (naissance, mariage…) ou social (foire, assemblée de chefs de clans…), un manastchi se doit d’être présent pour déclamer tout ou partie de l’épopée. Car on ne parle pas ici d’une petite histoire racontée en quelques minutes, ou même quelques heures. Dans les formes longues actuelles (oui car bien sûr il existe un paquet de versions différentes), le Manas compte plus de 500 000 vers. Plusieurs journées entières sont donc nécessaires pour déclamer intégralement le poème épique, dans ce qui devient souvent une véritable transe. Le jeune aspirant manastchi, dont la vocation survient généralement en songe, doit passer de nombreuses années auprès de son maître afin de retenir la trame, les enchaînements et les caractéristiques des nombreux personnages. Enfin adoubé, il peut dès lors apporter un tantinet sa patte à l’œuvre millénaire (d’où les nombreuses versions).

L’épopée de Manas est mise par écrit pour la première fois en 1856, est inscrite en 2009 au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, et est aujourd’hui disponible en plusieurs langues. Pas en français a priori. Si jamais vous êtes motivés…

2 Comments

    • Vadrouilleur

      Plutôt fraîches à Jyrgalan, mais bon à 2300 m c’est pas vraiment une surprise… Mais globalement très confortable et cosy, j’en construirai une en revenant !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *