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Sans barrières

Jyrgalan

J’ai donc atterri à Jyrgalan, tout à l’est du Kirghizstan, non loin de la Chine et du Kazakhstan. Pourquoi là ? Du temps de l’URSS, quelques mines de charbon avaient fleuri dans cette haute-vallée isolée, et avec elles un bourg dynamique était apparu. Et puis à l’indépendance, elles ont commencé à fermer, et les gens sont petit à petit repartis. Mais depuis une dizaine d’années, pour éviter que le village ne finisse complètement abandonné et en ruines, un projet de développement touristique écoresponsable a pris forme à base de chambres d’hôtes, certes un peu plus chères qu’ailleurs, mais dont une partie des bénéfices sert à la collectivité. Car le potentiel de Jyrgalan est là, aussi bien en été qu’en hiver : un cadre superbe, une nature préservée, des habitants accueillants et « authentiques », des randonnées variées (à pied, à cheval ou à ski) depuis le pas de votre porte… Le Lonely évoquait la difficulté de quitter ce village. Je confirme, je viens de prolonger d’une journée mon séjour ici.

J’ai donc étrenné la région aujourd’hui par une première rando. Je l’ai déjà évoqué : les montagnes kirghizes sont belles, très belles même, mais elles rappellent tout de même fortement nos propres massifs. Néanmoins, je leur trouvais tout de même une certaine étrangeté, dont je n’arrivais pas vraiment à déterminer la source. Bien sûr la végétation n’est pas exactement la même, les yourtes sont plutôt rares par chez nous (à part dans des box « Week-end insolite »), ainsi que les troupeaux de chevaux. Mais ce n’était pas ça…

Et puis aujourd’hui, j’ai fini par comprendre : les seules barrières sont celles qui entourent les maisons ou les camps de yourtes, pour éviter que des bestioles téméraires ne viennent chaparder dans le garde-manger. Mais sitôt celles-ci franchies, fini, la nature reprend ses droits ancestraux, et ne connaît plus aucune frontière artificielle. Devant vous s’ouvre un terrain de jeu qui n’est limité que par votre endurance et votre imagination ! Ainsi les sentiers n’existent pas réellement : parfois il n’y a que quelques herbes couchées dans la prairie ; et parfois ils se déclinent en dizaines de sentes étagées, marqués par le passage répété des troupeaux. C’est à la fois grisant et un peu perturbant, notre cerveau occidental conditionné n’est pas habitué à une telle liberté. Mais on prend vite le pli : envie d’aller voir ce qui se passe derrière cette colline ? Il n’y a plus qu’à…

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