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Leçon express II

Altyn-Arashan → Karakol → Jyrgalan – 3 h de marche, puis 2 h de marshrutka

Retour pour quelques heures en ville, avant de repartir dans la montagne, nouvelles balades en perspective. Profitons de ce transfert pour une rapide leçon.

Pour ce qui est de la géographie, je l’ai déjà évoqué, le maître-mot c’est « montagnes ». Pour le reste, le pays n’est pas si petit (un bon tiers de la France), mais vu le peu d’espaces plats disponibles, il n’est forcément pas très peuplé (6 millions d’habitants seulement), et pas vraiment simple à parcourir du nord au sud. Aucun littoral bien sûr, mais un bon paquet de beaux lacs pour compenser. Et des sécheresses chroniques qui ne vont pas aller en s’arrangeant avec le dérèglement climatique.

Côté histoire, on peut repartir de celle du Kazakhstan, ça fait déjà une bonne base. Donc en gros, jusqu’au XIXème, diverses puissances nomades assoient leur domination sur la région, si tant est que l’on puisse assoir sa domination sur des montagnes. À noter que les Kirghizes, un peuple nomade turcophone, ne débarquent dans le coin qu’à partir du XVème siècle, historiquement en provenance du nord-est de la Mongolie, et après la bagatelle de 1000 années d’errance. On peut dire qu’ils ont plutôt pris leur temps…

Comme souvent, l’histoire s’accélère donc au XIXème siècle, avec les Russes qui poussent au nord, les Chinois à l’est, et les Ouzbeks au sud-ouest. Dans le doute, les Kirghizes choisiront plus ou moins volontairement de rallier l’Empire russe. Enfin pas tous évidemment, mais après quelques têtes coupées, les oppositions furent moins véhémentes. Bon vous vous en doutez, ça ne va pas vraiment bien se passer par la suite, mais a-t-on déjà vu un pays s’épanouir sous le joug d’un envahisseur ? Une date à retenir : 1916. Tandis qu’en Europe ça se bagarre dans les tranchées, ici la rébellion gronde contre des taxes impériales de plus en plus lourdes. Les Kirghizes s’arment, bien décidés à exprimer leur point de vue (pas content). La révolte sera matée dans le sang par les troupes tsaristes, provoquant un véritable exode de population vers la Chine voisine, à travers les montagnes enneigées. Dur. Et bien sûr un peu plus tard, les années Staline ne feront pas non plus dans la dentelle…

Puis en 1991, libéré, délivré, naissance du Kirghizstan moderne. Évidemment lorsque l’on quitte brusquement l’URSS, il est difficile de renoncer à ses petits travers historiques : autoritarisme, népotisme, corruption, muselage des voix dissidentes… Mais bon, les Kirghizes sont sympas, mais faut pas non plus trop les chercher, et plusieurs manifestations violentes ont eu lieu depuis trente ans, améliorant progressivement la situation politique du pays. Allez, encore quelques années et on obtiendra un modèle pour le voisinage !

2 Comments

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