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Lost in translation en (ex-)URSS

Almaty

Avant de partir se perdre dans les steppes infinies, rien de tel qu’une grosse ville pour prendre le pouls d’un pays : Almaty, la « ville des pommes », 2 millions d’habitants, capitale historique du Kazakhstan.

N’ayant jusqu’à présent jamais mis les pieds dans cette région du monde, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. Bien sûr j’avais feuilleté quelques guides, mais généralement j’évite toute image pour ne pas me spoiler. Eh bien croyez-le ou non, cela faisait longtemps que je n’avais pas autant éprouvé cette sensation douce-amère du voyageur « lost in translation ».

On a pourtant affaire à une métropole moderne et prospère, nettement plus proche des standards européens que celles que j’ai pu côtoyer ces dernières semaines. Oui mais je commence à bien connaître les villes de l’est de l’Asie, qu’elles soient impeccables et ordonnées comme au Japon, ou polluées et chaotiques comme en Indonésie. J’en connais les codes. Ici, tout me paraît à la fois étrangement familier et terriblement étranger.

Le cyrillique n’y est pas pour rien. Cet alphabet me perturbe étrangement plus que de l’arabe ou des kanji. J’ai un peu l’impression d’avoir affaire à un alphabet latin en état d’ébriété. En plissant les yeux, on croit pouvoir lire, mais en fait non. Bon, j’imagine que c’est juste une question d’habitude (et d’apprentissage).

Les Kazakhs ensuite. À part quelques cars de Chinois (il y a toujours des cars de Chinois qui traînent désormais), je suis un des rares étrangers à arpenter la ville. Pour autant, je passe plutôt inaperçu, car la population kazakh est assez cosmopolite (notamment près d’un quart d’origine russe), et me donne finalement l’impression d’être entouré de touristes qui ne prendraient pas de photos. Surtout que tout le monde parle au choix russe ou kazakh, deux langues qui n’ont globalement rien à voir (on m’a d’ailleurs conseillé d’apprendre plutôt le russe, compris par 95% de la population, et tout aussi utile dans les autres –stan).

La ville elle-même enfin. On a affaire à du bon vieil urbanisme soviétique : de larges avenues rectilignes, bordées d’arbres et de tout aussi larges trottoirs (et je ne m’en plains pas du tout), les simples « rues » ne semblant pas exister ici. Beaucoup d’espaces verts. Les fontaines sont absolument omniprésentes. Ainsi que les statues évidemment. Les bâtiments sont à l’avenant : massifs, géométriques, austères. Sauf les églises et les mosquées, toutes en courbes et en couleurs, superbes. On retrouve les grandes enseignes internationales usuelles sans intérêt. Mais à côté de ça, les minuscules étals informels sont tout aussi présents, proposant tout et n’importe quoi. Tout est étrangement calme et policé, la circulation est dense mais fluide (je ne crois pas avoir entendu klaxonner), et les gens traversent dans les clous, lorsque le feu les y autorise. Rien que de très « normal » somme toute, mais avec un je ne sais quoi de perturbant malgré tout.

Allez, profitons un peu de ce sentiment de décalage. D’ici quelques jours, il aura disparu, et le Kazakhstan sera finalement devenu un pays comme les autres.

2 Comments

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