Tokashiki
Yosaku est un brave travailleur, très pauvre et très pieu. Il se déplace de fermes en fermes, se nourrit des légumes qu’on lui donne en échange de son travail, et dort dans des temples, où chaque soir il prie avec ferveur Kannon, la déesse de la miséricorde. Un soir, miracle, la déesse daigne lui répondre, et lui promet que la première chose qu’il touchera le lendemain lui apportera moult bonheur et richesses. Soit.
En quittant le temple au petit jour, il trébuche sur une pierre, et pose la main sur un brin de paille qui traînait par terre. Ok, merci Kannon, mais là on part de très bas quand même… Sur la route, un taon pénible lui bourdonne autour de la tête. Habile, il l’attrape et le noue à une extrémité de son brin de paille. Plus loin, il croise un enfant de bonne famille et son précepteur. Le môme est fasciné par cet insecte prisonnier qui fait des cercles dans le ciel, et bien sûr le réclame. Le précepteur demande à Yosaku s’il est prêt à échanger paille et taon contre trois oranges. Deal !
Notre héros se réjouit du festin qu’il va faire avec ces beaux fruits, mais voilà qu’il rencontre une noble dame et son entourage. Celle-ci est déshydratée, et refuse d’aller plus avant. Les serviteurs appellent à l’aide. Ça tombe bien dis donc, Yosaku a trois oranges dans la main et, charitable, s’empresse de les offrir. Grâce à ce geste pas du tout intéressé, il reçoit en retour trois rouleaux de beau tissu. La journée commence à devenir intéressante !
Encore un peu plus loin, Yosaku aperçoit deux samouraïs à cheval. Mais soudain la monture de l’un s’écroule. En bon guerrier, le samouraï à terre dégaine son épée pour abattre l’animal, mais le fidèle de Kannon accourt, et propose d’échanger ses rouleaux de tissu contre le destrier. Bien sûr le samouraï accepte, sinon il n’y aurait pas d’histoire. Et bien sûr le cheval n’avait finalement besoin que d’un peu d’eau pour repartir comme en 40.
Le héros finit tout de même par arriver dans un village, où un vieux et riche propriétaire terrien s’apprête à partir en voyage, mais semble-t-il avec un peu trop de bagages. Ça alors, Yosaku a justement un cheval sous le coude ! En échange, le fermier lui propose de lui offrir une partie de sa future récolte de riz, et il lui donne aussi la possibilité de squatter sa maison en son absence. Vous pensez bien qu’il ne va pas se priver !
Mais pas question pour le jeune homme de se le couler douce : il donne tout ce qu’il a, que ce soit dans les champs ou dans la maison. Aussi quand le propriétaire revient, il découvre avec stupéfaction des champs florissants et une maison rutilante ! Alors il propose à Yosaku sa fille en mariage (celle-ci n’a pas vraiment eu le choix, mais Yosaku semble être un gars bien…), et ainsi de rester vivre dans cette grande demeure. Tout ça grâce à un brin de paille, sacré Kannon…
Au fil des années, le héros ne va cesser de s’enrichir, tout en continuant à faire le bien autour de lui (un bon gars j’vous dis). Et il se fera gentiment surnommer Warashibe Choja, littéralement la « Paille Millionnaire ».
Conte populaire japonais dont les origines remontent probablement au Xème siècle.














Ou peut-être plutôt des salamandres… mais je ne suis pas un grand spécialiste des urodèles nippons.
Bon on va dire des salatons alors ! Ou peut-être bien des trimandres !
Je vois que la queue est aplatie, chez nous ce serait plutôt un critère triton. Mais pour les nippons va savoir !
Ah oui j’avais vu que ce critère permettait de les différencier des salamandres ! La nature est subtile…