Hong-Kong
Hong-Kong, c’est la Chine, enfin presque. La « région administrative spéciale » possède sa monnaie, ses équipes sportives internationales, ses lois sur l’immigration, son domaine internet, son indicatif téléphonique, son code de la route, plus encore vaguement son système politique et son système légal (même si le continent est en train de reprendre la main à ce niveau-là…). Mais sinon, c’est la Chine.
Plus de 7 millions d’habitants habitent cette ville-monde, répartis sur 1100 km², soit à peu de chose près la Martinique. Ce n’est donc pas si petit, et à peine 25% du territoire est bâti, le reste étant principalement montagneux (avec une vingtaine de sommets dépassant les 500 m – bon évidemment quand on vient du Népal on a du mal à appeler ça des montagnes…) et recouvert d’une épaisse jungle. Donc paradoxalement, même si on se trouve dans l’un des environnements urbains les plus denses du monde, tout en verticalité démesurée, la nature n’est finalement jamais très loin.
La région est habitée de longue date, et incorporée à la Chine par la dynastie Qin en -214. Mais globalement, il ne va pas se passer grand-chose dans le coin pendant fort longtemps, pas vraiment au cœur des enjeux de la Chine impériale. Sauf qu’en 1842, suite à la défaite chinois lors de la « première guerre de l’opium » (bon je vous laisse chercher pour les détails, sinon on va y passer la nuit, mais il s’agit d’un conflit d’origine commerciale entre le Royaume-Uni et la Chine, le premier souhaitant inonder l’Empire Qing d’opium en tant que plus gros narcotrafiquant de l’Histoire, la seconde préférant que ces crevards d’Occidentaux arrêtent de transformer son peuple en zombies), l’île de Hong-Kong, avec son modeste port de pêche, est cédée au Royaume-Uni. En 1860, seconde guerre, nouvelle défaite, c’est au tour de la péninsule de Kowloon de passer sous la couronne britannique. Et enfin en 1898, la Chine propose un bail de 99 ans sur les Nouveaux Territoires (plus de 80% de la superficie totale de l’enclave).
Sous l’impulsion anglaise, Hong-Kong va commencer à se développer et attirer du monde. Pendant longtemps, cela ne profitera vraiment qu’aux riches marchands. Puis à partir des années 1960, tout le monde va prendre sa part du gâteau, d’abord grâce au textile, et surtout ensuite grâce à la finance. Mais les années passent, et en 1997, le Royaume-Uni est contraint de poser son préavis de départ : il aurait pu garder l’île de Hong-Kong et Kowloon, mais cela aurait été un peu trop galère à gérer niveau frontières, il préfère donc tout lâcher, en demandant à la Chine en retour de laisser pépouze les Hongkongais pendant 50 ans, jusqu’en 2047, avec la règle tacite « un pays, deux systèmes ».
Bon mais c’est long 50 ans, et c’est énervant ce petit bout de démocratie prospère au sein d’un géant totalitaire. Alors en 2020 Pékin impose une sympathique petite loi sécuritaire permettant de mettre sous cage toute critique du régime. Et en 2022 désigne un pion à la tête du gouvernement. Fin anticipée de la période d’exception. À suivre pour 2047 !































