Menu Fermer

Montagnes sacrées

Dovan → Machapuchare Base Camp – 4 h 45 de marche

Je suis désormais au camp de base du Machapuchare (3700 m), un nom largement abusif puisqu’en réalité la montagne est tellement sacrée qu’il est strictement interdit d’en faire l’ascension. En effet, elle serait la demeure de Shiva, rien que ça… Si le Népal commercialise largement ses hauts sommets (sources appréciables de devises étrangères), celui-ci demeure hors-limites, malgré son attrait. Sauf en 1957, quand une expédition britannique obtint une autorisation spéciale pour grimper dessus, à la stricte condition de s’arrêter avant le sommet, histoire de ne pas déranger Shiva. Ils étaient observés à la jumelle, pas question de tricher ! Et ils tinrent parole, s’arrêtèrent à environ 50 mètres de la fine arête sommitale, puis rebroussèrent chemin. Depuis, plus personne sur les versants enneigés du Machapuchare. En tout cas la montagne est belle, pas forcément très haute par rapport à ses voisines dépassant les 8000 (oui elle ne culmine qu’à un petit 6998 m), mais son original sommet en « queue de poisson » fait d’elle une vraie célébrité au Népal.

Encore plus sacré, mais à 300 kilomètres d’ici, en plein Tibet : le massif mont Kailash. Sa particularité : il revêt une grande importance pour quatre religions différentes : l’hindouisme (demeure de Shiva, oui le dieu destructeur possède plusieurs résidences, normal), le bouddhisme (demeure du Bouddha de la compassion dont le Dalaï-lama est la réincarnation), le jaïnisme (c’est censément à son sommet que le fondateur de cette religion a reçu l’illumination), et le culte bön (un pré-bouddhisme chamanique plus guère pratiqué que par 2-3 acharnés…). Lui non plus ne se gravit pas, mais il est possible d’en faire le tour, sa circumambulation de 51 km étant l’un des pèlerinages les plus importants d’Asie.

À part ça encore une étape spectaculaire, avec près de 1500 m de dénivelé, conséquent. Début toujours au milieu des superbes rhododendrons fleuris (je commence à les distinguer…), puis soudain la forêt se fait plus rare, le paysage s’ouvre, et la neige fait son apparition, avec de belles coulées d’avalanches, qu’il faut parfois traverser. L’air se raréfiant, certains randonneurs semblent presque à l’arrêt, ne soulevant que péniblement un pied après l’autre. Enfin la délivrance, les quelques bâtiments du camp de base, avec la promesse d’un abri, d’une douche chaude et d’un bon repas. Plus du wifi bien sûr…

6 Comments

    • Vadrouilleur

      Impec ! En discutant avec un médecin, il m’a dit que le corps possède une certaine mémoire de l’altitude (même si l’acclimatation est toujours nécessaire). Etant déjà monté à plus de 5100, aucun problème ici !

    • Vadrouilleur

      Je suis monté jusque-là en t-shirt, mais à l’arrivée j’ai vite enfilé pull et doudoune. Le pire étant les nuits, non chauffées, sous plusieurs couches de chaudes couvertures…

    • Vadrouilleur

      Je confirme : grand ciel bleu le matin, quelques heures plus tard gros orage et 30 cm de poudreuse… On ne déconne pas avec la montagne ! 🙂

Répondre à Vadrouilleur Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *