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Enfin / Déjà

Delhi → Katmandou – 1 h 45 de vol

Rarement mes sentiments auront été aussi ambivalents en quittant un pays. Nul ne saurait prétendre que l’Inde laisse indifférent. Étrangement, parmi tous les voyageurs revenant d’Inde que j’ai pu croiser, rares étaient ceux mesurés : soit ils avaient adoré, soit ils avaient détesté. En ce qui me concerne, je suis nettement moins tranché.

J’ai détesté le harcèlement quotidien et permanent que subit le voyageur non accompagné : c’est épuisant et contre-productif, plus une personne est sur mon dos, moins j’ai envie de faire appel à ses services. J’ai détesté mon impuissance devant l’extrême pauvreté et l’omniprésente pollution : voir des gamins en haillons jouer au milieu de monceaux d’ordures vous tord durablement les tripes. Et peut-être plus que tout, j’ai détesté l’individualisme poussé à l’extrême de cette société ultra-compétitive : chaque Indien est seul au monde au milieu d’un pays d’1,5 milliards d’habitants (mais peuvent-ils faire autrement ?). Autant j’assume ma culture latine quand il s’agit de traverser en dehors des clous, autant le respect d’autrui est une valeur qui m’est chère : ici, elle est mise à mal.

À côté de ça, j’ai adoré me régaler à chaque repas pour seulement quelques euros (bon à part le petit épisode tourista). J’ai adoré l’incroyable diversité culturelle et naturelle que propose ce pays millénaire, en cinq semaines d’explorations je n’ai que rarement souffert de redondance : jungles, plages, montagnes, temples en ruines ou débordant de dévotion, métropoles, grottes, églises, mosquées, tombes, forteresses, palais… Je ne me suis pas ennuyé une seconde ! Et j’ai adoré certaines rencontres avec cette population qui, au-delà des racoleurs et de certains comportements détestables, sait se montrer si curieuse, souriante et avenante. Vous voulez faire plaisir à un Indien ? Acceptez de poser en sa compagnie pour un selfie, et dites-lui que vous adorez son pays, vous verrez ses yeux s’illuminer…

Voilà, je ne suis donc pas complètement fâché de quitter enfin l’Inde, ces cinq semaines ont été plutôt éprouvantes. Et je suis triste de déjà mettre un terme à cet incroyable périple, où je me suis senti plus vivant (et chanceux) que jamais. À la revoyure ?

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