Sour ↔ Ras al Jinz – 100 km (avec divers détours)
Depuis des temps immémoriaux, au nord-est d’Oman, là où le golfe du même nom rencontre l’Océan Indien, les larges plages proposent chaque nuit un étrange ballet : des monstres reptiliens surgissent des flots pour aller creuser le sable des heures durant, afin d’y déposer une précieuse offrande. Je parle bien sûr des tortues marines, qui viennent pondre leurs œufs à la faveur de l’obscurité. Cinq espèces fréquentent la région : tortues de Kemp, olivâtres, imbriquées, caouannes et vertes, les plus courantes à Oman et les plus impressionnantes, pouvant mesurer jusqu’à 1,4 m pour plus de 200 kg, des beaux bébés. Toutes ces espèces sont menacées, notamment les tortues de Kemp et imbriquées, en danger critique d’extinction. Exclusivement à cause de l’activité humaine bien sûr.
À Raz al Jinz et ses environs, plus de 20 000 tortues « résidentes » pondent sur les plages qui les ont vu naître, principalement de juin à septembre, où certaines nuits il est possible d’en observer plusieurs centaines. Un parc naturel a été créé pour l’occasion, afin de restreindre l’accès à la principale plage de ponte, possible uniquement via une visite guidée (deux horaires : début de soirée et juste avant l’aube). Alors je précise tout de suite : je n’ai pas fait la visite. Notamment parce qu’en ce moment c’est la basse saison pour les reptiles, mais la haute saison pour les touristes : d’après les commentaires que j’ai pu lire, des dizaines de badauds peuvent d’agglutiner autour d’une malheureuse tortue, et vas-y que ça mitraille… Sans moi. En revanche il est tout à fait possible d’aller faire un tour sur la plage en journée, pour observer trous par dizaines, traces de nageoires, coquilles vides, et prédateurs à l’affut (crabes et goélands, qui guettent d’éventuelles naissances diurnes). En plus j’étais seul au monde, ce qui ne gâche rien. Bon bien sûr les tortues étaient reparties depuis longtemps… Et je vous rassure : impossible d’écraser par mégarde un œuf, ceux-ci sont sous cinquante centimètres de sable !
Pourquoi le titre ? Tout simplement le pourcentage de bébés qui parviendront à l’âge adulte. Certes la nature peut paraître cruelle, mais elle marchait très bien jusqu’à notre arrivée.
À noter que je n’avais pas forcément prévu d’aller faire un tour là-bas, mais puisqu’il a encore massivement plu durant la nuit, les wadis qui étaient impraticables hier l’étaient encore probablement aujourd’hui (et je n’allais pas faire 100 bornes A/R pour m’en assurer), tant pis. Dernière chance de baignade demain !






















Et comment on mange à Oman ?
Indien…
1 pour 1000, c’est pas si mal. Il y a pire dans le monde vivant.
Bien sûr, c’était pire chez les humains au Moyen-Âge nan ?
Bonne chance, alors !
C’est bon, au poil !