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Le chaos en guise d’apéro

Le Caire

La saison 1 de Vadrouilles avait démarré à Dôle, charmante et paisible petite ville du Jura de 20 000 habitants. La saison 2 débute au Caire, grouillante et tentaculaire métropole de 20 000 000 d’habitants. On ne saurait faire plus contrasté !

Une première impression ? Eh bien c’est un peu comme si un gorille des montagnes vous assénait une franche tape amicale dans le dos. Non que cela me soit arrivé, mais j’imagine… Il va sans dire qu’un voyageur débutant ne ferait pas long feu dans la jungle (terrible jungle) du vieux Caire, et qu’il finirait probablement sa journée en PLS dans sa chambre climatisée, les poches considérablement allégées. Car on a parfois l’impression que tout est fait pour ne pas faciliter la vie du voyageur indépendant.

En tout cas l’expérience est extrêmement enrichissante. La mention « Visite du Caire en solo » dans la rubrique compétences d’un CV se justifierait presque. Déjà vous apprenez à dire « non merci », toujours avec le sourire mais néanmoins fermement. En arabe tant qu’à faire, ça vous facilitera la vie… Cela demande un peu d’entraînement, mais puisque vous aurez à le clamer toutes les 30 secondes environ, vous maîtriserez le ton assez vite.

Vous apprenez ensuite à traverser la rue en dehors des passages piétons, puisqu’ils n’existent tout simplement pas. Alors évidemment, vous allez me dire que les Français rebelles que nous sommes se moquent bien de l’existence ou non de bandes blanches. Le truc c’est qu’il n’y a jamais vraiment de pause dans la circulation, sauf le soir à partir de 22h, donc si vous ne voulez pas vous retrouver désespérément bloqués au moindre carrefour, il faudra bien vous lancer à un moment donné. L’idéal étant de se caler dans les pas d’un robuste Cairote. Et de ne pas trop réfléchir.

Vous apprenez aussi à garder au chaud dans votre poche une liasse de petites coupures, indispensables pour… à peu près tout en fait. Enfin tout dépend cela dit de votre maîtrise du « non merci ». Mais sauf à déambuler ad vitam dans les rues, si par exemple vous voulez ne serait-ce que rentrer dans une mosquée, et surtout retrouver à la sortie vos précieuses chaussures, il faudra donner ses étrennes au préposé. Combien donner ? Il faut tester. Si vous vous prenez vos godasses dans la tronche, c’était trop peu. S’il vous les met lui-même aux pieds après les avoir cirées, c’était beaucoup trop.

Après bien sûr il faut se blinder psychologiquement contre la misère, humaine comme animale ; accepter que tous vos sens soient sollicités en permanence ; et ne pas s’offusquer d’être à chaque instant le centre de l’attention. Ensuite ? Eh bien ensuite vous pourrez profiter pleinement d’une des plus incroyables capitales de cette planète. Cela vaut bien la peine de se donner un peu de mal non ?

4 Comments

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