Antalya
Si la campagne turque m’a jusque-là régalé, j’ai quand même été moins séduit par les villes, qui souffraient un peu de la comparaison avec l’incroyable Istanbul. Et puis voilà que débarque Antalya. Plus de deux millions et demi d’habitants, on n’est pas sur de la petite bourgade, pourtant il règne ici une sorte de dolce vita (je me permets, la ville a longtemps été romaine) loin d’être désagréable.
La présence de la mer y est sans doute pour beaucoup. Qu’il y fasse beau et chaud une grande partie de l’année ça aide aussi. Et puis les monts Taurus en toile de fond parachèvent le charmant tableau. Il y a même quelques rivières pour l’alimentation en eau douce (dont une qui se jette en cascade directement dans la mer, pas vue de mes propres yeux malheureusement), ce qui a permis une implantation précoce : la ville est occupée continuellement depuis la bagatelle de 2173 ans.
Ainsi Antalya peut s’enorgueillir d’un très bel arc de triomphe romain construit en l’honneur de l’empereur Hadrien. D’un port en activité depuis la fondation de la ville, au pied d’abruptes falaises (sauf que les galères ont cédé leur place à des bateaux de tourisme « Pirate des Caraïbes »). D’une antique église byzantine reconvertie en mosquée, avec un célèbre minaret tronqué. Enfin qui était tronqué jusqu’à ce que l’actuel gouvernement conservateur décide de lui remettre un chapeau moche. D’une étonnante mosquée seldjoukide au minaret cannelé. De superbes demeures ottomanes, pour la plupart superbement rénovées (même si certaines dans leur jus ont aussi finalement beaucoup de cachet). Tout ça bien sûr concentré dans le « vieux » quartier de Kaleiçi. Car comme d’habitude tout autour on trouve des kilomètres de ville moderne sans aucun intérêt. Si ce n’est de pouvoir manger dans des petits restaurants à des prix nettement plus attractifs que les attrape-touristes du centre.
La cerise sur le gâteau : les ruines de Pergé, 17 km à l’est, l’ancienne capitale de la Pamphylie. Quasiment accessibles en tram depuis le centre d’Antalya, désolé pour les taxis ! La ville est fondée par des migrants grecs au XIème siècle avant notre ère, et va se développer considérablement tout au long de l’Antiquité, devenant sous l’empire romain l’une des plus belles villes d’Anatolie. Avant de se vider complètement de ses habitants au VIIème siècle et d’être abandonnée, contrairement à sa voisine Antalya, allez savoir pourquoi. Les fouilles à partir des années 50 ont permis de redécouvrir une belle brochette de superbes bâtiments publics : théâtre, cirque, bains, fontaines monumentales, agora, et deux magnifiques avenues perpendiculaires bordées de colonnes. J’ai eu la chance en prime de visiter le site pratiquement seul, les nombreux touristes du coin semblent là avant tout pour les plages. De quoi profiter pleinement de la sereine beauté du site, et tenter de faire revivre dans sa tête la gloire perdue de ces vieilles pierres.

le ciel est bleu, je croyais que tu parlais de pluie qui t’était promise.
J’avais dit mercredi ! Et donc aujourd’hui, flotte toute la journée, comme prévu ! :p Demain re-beau, après on verra, mais ça ne sent pas très bon…