Sharm El-Sheikh
Il y a quelques millénaires (difficile d’être plus précis), la fille de Pharaon tombe sur un bébé dérivant le long du Nil. Prise d’un soudain élan maternel, elle décide de l’adopter, et le nomme Moïse, « sauvé des eaux ». Ok, vous la connaissez peut-être ? Pas grave, je continue. Il s’avère que Moïse n’est pas Égyptien mais Hébreu, un peuple alors réduit en esclavage, et dont les conditions de vie ne sont pas géniales. Moïse grandit sans trop d’histoires à la cour, mais il commence sa vie d’adulte par tuer un Égyptien qui frappait un Hébreu. Pas un rigolo le jeune Moïse. Recherché par la police, il part en cavale au pays de Madiân, au nord-ouest de l’actuelle Arabie Saoudite. Il s’y marie et devient berger.
Les années passent paisiblement, et il oublie complètement le sort de ses malheureux frères Hébreux. Jusqu’à ce que Dieu en personne, apparaissant au milieu d’un buisson en feu (qui ne se consume pas évidemment, car Dieu n’étant pas certain de l’heure à laquelle Moïse passerait dans le coin, Il voulait éviter de cramer la moitié de la brousse), lui demande d’aller sortir les frangins d’Égypte. Plus facile à dire qu’à faire évidemment. Et voilà donc Moïse qui retourne auprès de Pharaon, en espérant que suffisamment d’eau ait coulé sous les ponts. Bon celui-ci n’est clairement pas chaud pour laisser partir comme ça ses esclaves favoris. Heureusement Dieu a plus d’un tour dans son sac : dix grosses galères vont successivement frapper le pays. Et Pharaon finit presque par supplier Moïse de se barrer avec ses Hébreux, qu’on n’en parle plus…
Je zappe le passage de la traversée de la mer Rouge à pied, il est sujet à controverses (pas sûr que ce soit la mer Rouge en fait…). Arrivé avec son peuple au pied du mont Sinaï (à peine 150 km au nord de Sharm El-Sheikh), Moïse reçoit comme instructions divines de grimper au sommet de la montagne (2285 m, a priori ça se fait en deux heures et demi à dos de chameau, raisonnable) afin d’y graver sur deux tablettes en pierre quelques règles de bon sens élémentaire. Ça aurait sans doute été plus simple à faire dans la vallée, mais bon, ce que Dieu veut… Sauf que Moïse n’étant pas tailleur de pierres, a priori ça prend un peu plus de temps que prévu, et quand il redescend, il trouve ses ouailles en train d’adorer une idole en or, la patience n’étant pas leur fort. Typiquement le genre de truc qui met Moïse hors de lui. Vous vous rappelez son premier meurtre ? Eh bien là il va commander l’exécution de trois mille (sérieusement, trois mille !!!) adorateurs d’idole. Et puisque de rage il avait brisé ses premières tablettes, il est obligé de grimper à nouveau au sommet pour en graver deux nouvelles. Tu parles d’une galère… Cette fois tout le monde attend son retour bien sagement.
Puis le périple des Hébreux continue. Quand ils arrivent enfin aux portes de la fameuse « Terre Promise », Moïse envoie quelques éclaireurs voir de quoi il en retourne, car évidemment il y a déjà du monde installé là. Lorsqu’ils reviennent, la plupart de ces derniers sont formels : ça ne va pas le faire. Cette fois c’est Dieu qui est vénère, son peuple ne devrait pas avoir peur de guerroyer pour s’approprier de nouvelles terres. Résultat des courses, Il renvoie les Hébreux dans le désert pour encore quarante années. Sympatoche… Et quand quarante ans plus tard tout ce petit monde se présente à nouveau aux portes de la Terre Promise, bien motivé pour entrer cette fois, Moïse lui est puni. Il doit se contenter d’embrasser le paysage depuis le sommet du mont Nébo (en actuelle Jordanie), où il s’éteint paisiblement à l’âge très respectable de 120 ans. Fin.
À noter que cette légende est rapportée au sein des trois grandes religions monothéistes, qui représentent quasi 60% de la population mondiale. Moïse, un des meurtriers les plus célèbres de l’Histoire !
Plongée entre les transats et parasols ?
On l’appelle la « plongée sèche »…
Et tu es reparti pour la Turquie ….
Mais oui, pour encore une bonne quinzaine, youpi !