Sharm El-Sheikh
J’ai voulu éviter au maximum les gros resorts qui pullulent ici, même si j’ai découvert à l’été 2022 qu’il était tout à fait possible d’y passer une très bonne semaine pour peu que l’on soit bien accompagné, et que l’on minimise le temps passé au bord de la gigantesque piscine de rigueur. J’ai donc trouvé un tout petit établissement fort sympathique à Sharks Bay, une baie isolée qui n’a en l’occurrence malheureusement pas vu de requins depuis bien longtemps, mais qui se prête fort bien à la plongée et au snorkeling, activités qui devraient occuper l’essentiel de ma semaine.
Si aujourd’hui Sharm-El-Sheikh est une sorte de hub géant pour plongeurs et farnienteurs du monde entier, jusqu’à la moitié du siècle dernier il n’y avait ici qu’un petit village de pêcheur. Mais le lieu est éminemment stratégique, à la pointe sud du Sinaï, contrôlant l’accès au golfe d’Aqaba, celui-ci étant partagé avec Israël, la Jordanie et l’Arabie Saoudite. Et donc quand en 1967 Nasser décide de bloquer le passage aux navires israéliens, bim, guerre des Six Jours. Qui se solde par la défaite de l’Égypte et l’occupation du Sinaï par Israël. L’état hébreu décide alors d’installer ici 500 familles de colons (tiens donc…) et de transformer Naama Bay en un centre touristique, juste au nord du village originel. Quand l’Égypte récupère finalement les lieux en 82, elle n’envisage pas un instant d’arrêter un business aussi florissant, et continue le bétonnage des côtes !
Il faut ainsi vous imaginer du désert à perte de vue, des hautes montagnes en toile de fond (avec le fameux Mont Sinaï bien sûr), et le long d’une étroite bande côtière, des centaines d’hôtels, plus ou moins luxueux. Dont la très grande majorité des occupants n’envisage pas un instant de sortir. Pensez-vous, c’est probablement dangereux de trop s’éloigner d’une climatisation ! À la limite pour aller (en taxi) dans le genre de mini-Vegas que vous avez pu voir en photo hier, où l’on trouvera un bowling, une patinoire, un ice bar (à savoir une sorte de congélateur géant maintenu à -6°C où on peut boire des coups en doudoune assis sur un glaçon), une fontaine lumineuse, quelques restaurants proposant burgers-pizzas-sushis, et bien sûr pléthore de boutiques vendant de l’authentique artisanat made in China.
Mais j’imagine qu’il en faut pour tous les goûts. Allez je retourne dans l’eau, je ne suis décidément là que pour ça ! Pour vadrouiller en Égypte, il va falloir attendre encore un peu.
Note : Étant donné que mon appareil photo est aussi mon téléphone, et qu’il se prête donc par conséquent assez peu aux séjours prolongés dans l’eau de mer, je n’ai aucun cliché à partager avec vous aujourd’hui, désolé.