… Et bonjour le monde !

Malko Tarnovo → Kirklareli – 65 km (et un record de dénivelé)

La Turquie, ça se mérite ! En partant hier matin de la mer Noire, et en arrivant cet après-midi dans la plaine de Thrace orientale (oui je ne me suis pas encore sorti de la Thrace), pratiquement 2200 m de dénivelé, pour 120 km parcourus. À peu près comme la traversée des Pyrénées. Sauf qu’ici point de hautes montagnes mais plutôt de la « grosse colline », avec une frontière à 650 m d’altitude. Si vous faites donc le calcul, vous comprendrez vite qu’il ne s’agit pas simplement de monter, puis de redescendre. Il vous faudra grimper, puis dévaler, puis grimper, puis dévaler, puis…

Cela dit, l’exercice n’a pas été si pénible, aidé en plus aujourd’hui par la présence d’Agnès et Michel, deux confrères cyclotouristes croisés inopinément au détour d’un virage. Eux venaient de s’enquiller l’intégralité de l’Eurovélo 6, une belle ligne droite de Saint-Nazaire à Constanța, et profitaient d’être en avance sur leur planning pour pousser jusqu’à Istanbul, motivés ! Le parcours des deux jours manquait certes un peu de panoramas à mon goût (toujours légèrement frustrant quand on grimpe, on attend généralement la récompense de la vue panoramique), puisque pour l’essentiel au sein d’une dense forêt mystérieuse à souhait. Mais la route était bonne, en particulier côté turc, où ils semblent avoir inventé le concept du bas-côté aussi large que la voie de circulation, appréciable.

La frontière ? Rien de bien méchant, un coup de tampon sur le passeport (le premier !), puis une vague vérification des sacoches plus par principe qu’autre chose. Fait rare : j’ai même eu droit à un sourire d’un douanier ! Puis petit appel à la prière dans les haut-parleurs du poste de douane histoire de confirmer que l’on était bien arrivé en Turquie…

Et voilà, on y est ! L’excitation d’entrer dans un nouveau pays sans doute encore plus marquée que d’habitude, avec le sentiment d’avoir cette fois franchi une ligne séparant deux mondes. Mes premiers pas dans une petite ville provinciale, vibrante d’énergie, pleine de nouveaux sons, de nouvelles odeurs. Un véritable et agréable dépaysement. N’est-ce pas le but d’un voyage ?